Clowns Are NOT Funny !
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 Naïs D. Fearn : ce n'est pas parce que je serais absente à ma mort que je vais manquer la tienne.

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Naïs D. Fearn : ce n'est pas parce que je serais absente à ma mort que je vais manquer la tienne. Empty
MessageSujet: Naïs D. Fearn : ce n'est pas parce que je serais absente à ma mort que je vais manquer la tienne.   Naïs D. Fearn : ce n'est pas parce que je serais absente à ma mort que je vais manquer la tienne. EmptyMar 7 Avr - 18:55

BEHIND THE COMPUTER ;

Spoiler:

LIVE OR DIE, MAKE YOUR CHOICE. LET THE GAME BEGIN ;

    ARE YOU LUCKY ? : Un chapeau sous lequel est caché un étrange lapin qui sait manifestement où est la sortie.

    HURRY UP, TIME IS RUNNING OUT : Souffle paisible, poings serrés contre un visage fin aux pomettes marquées, courtes boucles rousses. Sourire calme, silhouette longue et svelte recroquevillée sur elle-même. Incarnation de l'innocence brisée par le rire étrange qui franchit les lèvres pleines. Rire mauvais, meurtier. Rire de quelqu'un qui prépare un mauvais coup… auquel fait écho un "tic-tac" tout aussi terrifiant. Tic-tac d'une minuterie qui n'est sans le moindre doute pas celle d'un minuteur. Mais de quelque chose de bien plus… meurtrier. Comme l'ange aux paupières tressaillantes qui commence à remuer et s'étire sans s'inquiéter le moins du monde du fait d'être allongée sur un sol humide. Elle en a vu bien d'autres…
    La silhouette se relève avec des gestes délicats comme ceux d'une poupée de porcelaine dont elle a le teint d'albâtre. Mais une poupée n'a pas les joues tatouées, ni ce regard à geler les morts. Regard innocent d'une meurtière en puissance. Elle s'étire, et le haut noir se tend sur une poitrine peu développée. Ainsi, l'ange est une fille... Son sourire donne envie de pleurer. L'ange a un coeur dessiné sur chaque joue. L'ange est un clown, croisement entre l'Auguste si excentrique et touchant, le Pierrot si triste et le clown blanc si fier. Et l'ange-clown chante, d'une voix fragile et mélodieuse.

    _ Il faut dormir maintenant
    Les parents veillent sur vous
    Tout est calme et rassurant
    Bonne nuit, petits loups.


    La jeune femme décide brusquement d'explorer l'endroit, se moquant parfaitement du tic-tac. Qu'il essaie de lui faire concurrence si il veut, mais c'est elle qui gagnera la partie. Ce n'est pas pour rien qu'elle vit ici. Alors elle marche d'un pas lent, laissant sa main courir sur les parois humides et allant jusqu'à lêcher ses paumes, se régalant de la petite quantité d'eau récoltée, au si délicat goût saumâtre. Enfin, elle se baisse, et ramasse un objet rectangulaire. Une cassette... Il y avait un poste là-bas, à côté de la boîte qui fait tic-tac. Des chiffres rouges brillent sur la boîte. 00:43:32. Non, 31. 30. Qu'importe, puisque c'est elle qui gagnera le jeu. Elle introduit la cassette dans le poste, écoute attentivement, et se met à rire de son rire tranchant en tournant sur elle-même. Sitôt calmée, elle reprend son exploration pour finalement ramasser un melon noir, qu'elle pose de travers sur sa tête. Il remue, et elle recommence à chanter.

    _ Blotties au fond de vos draps
    Les étoiles ont fait leur nid
    C'est Morphée qui vous tend les bras
    Bonne nuit, mes chéris.


    Finalement, le chapeau tombe, et un lapin s'échappe. Un sourcil moqueur se hausse. Pour une fois, Il n'a pas été trés imaginatif. Lapin et chapeau, pour elle ? Ne sait-Il pas qu'il en faut beaucoup plus pour la surprendre ? Des parents passionés entre autres par l'occulte et le voyage l'ont immunisée. Elle n'avait pas 15 ans qu'elle avait déja fumé de l'opium, suivant en cela l'exemple maternel. Ce n'est pas à 22 ans qu'elle se laissera déstabiliser. Les mondes imaginaires la connaissent. Et elle repasse dans sa tête tout ce qu'elle pourra faire pour s'amuser, une fois qu'elle aura gagné. Peut-être faire fondre les serrures des chambres... Ou essayer cet éplucheur à légume sur une jolie fille refaite. Elle est curieuse de savoir si leur visage d'origine se cache dessous. Ou alors percer une ou deux poitrines siliconées, afin de voir si elles se dégonflent avec le même bruit que les ballons de baudruche. Pendant qu'elle passe dans son esprit les différentes options, le tic-tac continue et le lapin s'agite. Il a l'air de chercher quelque chose. Peut-être sa montre, pour vérifier qu'il n'est pas en retard...
    Portant des yeux d'un gris presque trop clair sur la bombe, elle sourit et se penche pour saisir le lapin qui passe à côté d'elle. Le soulevant à hauteur de son visage, elle lui mord une oreille, faisait perler quelques gouttes de sang, avant de le poser et de lui adresser une révérence parfaite, son sourire exposant ses dents rougies.

    _ Naïs Dafnis Fearn est heureuse de vous apprendre qu'il nous reste 34 min 21 secondes, Monsieur Blanc Lapin. Peut-être serait-il temps que vous songiez à utiliser la clef ? Il n'y a pas de tables, j'en déduis que c'est vous qui l'avez.

    Le lapin la fixe avant de partir brusquement vers la bombe. Naïs, puisque c'est son nom, soupire. Il n'est pas drôle, aujourd'hui. Elle n'a jamais appris à démonter une bombe, elle. A la limite, il y aurait eu une fenêtre, elle aurait vu à la laisser tomber sur un passant. Ca aurait été distraiyant. Quoique... trop grossier pour elle. Voilà le noeud du problème : pourquoi une bombe alors qu'il y a des moyens bien plus subtils. La marche qui se défausse alors qu'on est au troisième étage et qu'on a un coup dans le nez. Les tuyaux entre la bouteille de gaz et la cuisinière dessoudés... La fenêtre à guillotine qui lâche brusquement alors que l'on passe la tête par celle-ci pour saluer quelqu'un... Des petits riens du quotidien. Une arête "oubliée". De l'oeuf ou un peu d'arachide dans la gamelle d'un allergique. En plus, cela crée des ennuis aux vendeurs et aux entreprises... Tout en se rapprochant du lapin qui semble l'attendre, elle recommence à chanter.

    _ J'entends comme un bruit
    Qui remue dans le placard
    Un cliquetis
    Gesticulant dans le noir
    Ce doit être le vent
    Voilà ce qu'on me dit tout l' temps.


    Plus qu'une trentaine de minutes. A dire vrai, elle s'en moque un peu. Le sourire a disparu et sur son visage se peint une expression entre ennui et tristesse. D'un coup, elle a l'impression de suffoquer. Elle tuerait bien le lapin, mais il a l'air de savoir quelque chose. Si Alice ne l'a pas tué, c'est que le Lapin Blanc sait faire autre chose que courir en criant qu'il est en retard. Voyons... que fait donc ce fameux Lapin Blanc ? Elle cherche dans ses souvenirs, écarte les lectures du soir et se rappelle enfin de ce qu'elle cherchait. Ses parents la regardent, un sourire dément aux lèvres. La petite fille au sourire menaçant leur demande ce que c'est que cela. Pourquoi ils ramènent de la drogue, la lui montrent, et ne l'y laissent pas toucher. Ses mains sortent de derrière son dos et révèlent un sachet plein de jolies pilules. Sa mère lui propose de partager autour d'une tasse de thé. La petite fille accepte, et parents et enfant se retrouvent dans la cuisine, leurs mugs entre les mains et les jolies pilules dans une soucoupe les narguant de leurs couleurs vives. Ils s'apprêtent à se servir quand un garçon se rue à travers la pièce en criant son retard. Il sort sous les rires de son père qui plaisante ce lapin blanc. La petite fille demande des explications, et les écoute attentivement en sirotant son thé. Une pilule et elle se pelotonne sur sa chaise pour écouter chanter sa mère. Aujourd'hui, c'est elle qui chante. Et la chanson d'enfance est soudain bien plus effrayante.

    _ J'entends quelqu'un qui
    Respire derrière ma porte
    Une espèce de
    Vampire à moitié cloporte
    Ce doit être dans ma tête
    Voilà ce que l'on me répète.


    Plus que 25 minutes, mais elle s'en fiche. Elle se souvient de ce que fait le Lapin Blanc. Il permet à Alice d'accéder au Pays des Merveilles. Et son pays des Merveilles, à elle, Naïs, c'est hors de cette pièce. Son pays des Merveilles, c'est la victoire. Le lapin disparaît brusquement, et elle hausse un sourcil, à peine surprise. Elle se penche pour mieux y voir, profitant de la maigre lueur dispensée par le vieux néon tremblotant. C'est un petit passage, juste assez grand pour le lapin. Se redressant, elle tire la langue à la bombe, puérilement, et ramasse le chapeau pour le replanter sur son crâne. Un soupir, parce qu'il ne fait pas rétrécir, et elle se repenche sur le trou. Et évidemment, elle chante.

    _ J'entends sur le toit
    Comme des bruits de pas
    Comme si Dracula
    Tentait de rentrer chez moi
    C'est mon imagination
    Voilà ce que l'on me répond.


    Elle passe la main dans le trou, tatonne, et la retire avec un cri de douleur. Dans son poing ensanglanté, le lapin s'agite. En colère soudain, elle esquisse le geste de le lancer contre le mur puis s'interrompt. Elle fixe sa mère qui tient un lapin par les oreilles. L'animal s'agite avec énergie, et l'enfant essaie de comprendre comment il peut bien servir au repas du soir. Sa génitrice lui explique qu'elle comptait le tuer, et un sourire de compréhension éclaire le visage enfantin. La petite fille tend deux pilules à sa mère avant de lui demander si elle peut tuer elle-même la bête. L'autre lui explique. Fascinée, l'enfant prend l'animal et lui assène une calotte derrière la tête; la bête s'agite toujours. La petite fille s'énerve, et finit par lui faire heurter violemment le comptoir. Cette fois, la bête ne s'agite plus. Et Naïs sourit en contemplant le lapin mort qui se balance lamentablement au bout de son poing. La même sensation que ce jour-là, celui de son premier "meurtre". Le repas avait été particulièrement délectable, ce jour-là...

    _ J'ai peur du noir
    On voit rien et c'est fait exprès
    On me fait croire
    Qu'il n'y a rien mais c'est même pas vrai
    J'ai peur du noir
    J'y peux rien, j'ai pas fait exprès
    Il faut me croire
    Jusqu'ici tout va bien mais après ?


    Le lapin voltige de l'autre côté de la pièce, et elle se penche à nouveau sur le trou, y enfonçant à nouveau la main blessée. Elle tatonne, tourne sa main dans tous les sens, et enfonce le bras encore davantage. 20 minutes. Elle va gagner, c'est obligé. Elle est un clown, et ce n'est pas parce qu'Il a eu envie de la mettre de l'autre côté de la barrière qu'elle va perdre. Au contraire, elle peut réfléchir froidement, comme cela. La femme est allongée au sol, yeux révulsés. Dans le salon, l'homme est dans le même état. Et le garçon aux cheveux roux claque la porte sans même accorder un regard à l'adolescente. Pourtant, elle n'a que 12 ans, elle ne peut pas empêcher l'homme et la femme de faire des bêtises; Et puis, ils sont drôles quand ils ont pris des pilules. Elle aussi, elle en a pris. Elle n'a pas aimé. La pipe à opium de la femme est bien mieux. La différence entre elle et eux est qu'elle réfléchit, et n'en abuse pas. Elle soupire. Apparemment, ils sont partis pour un moment. Tant pis, c'est elle qui fera les courses. Pour elle. L'homme et la femme ne sont pas si importants. Elle retire son bras du trou et réfléchit. Elle a bien senti le petit interrupteur, mais elle n'a pu que l'effleurer. Elle se redresse, et commence à arpenter la pièce, sans prendre la peine de cacher l'expression de son visage. En cet instant, elle ressemble à une dépressive.

    _ J'entends gratter sous
    Le sommier comme des araignées
    Qui grouillent par centaines et par milliers
    Ce doit être un bruit qui court
    Voilà ce qu'on me dit toujours.


    Elle se redresse, une patte de lapin à la main. L'ironie de la sitation lui arrache un sourire. Une patte de lapin, donc un porte-bonheur. Pour elle, le clown triste, si triste. Le clown qui se sent si vivant et si mort lorsqu'il tue. Il a bien choisi quand il a fait d'elle un clown; elle est l'incarnation de leur ambiguïté. Une sadique qui tue pour le plaisir et s'enfonce plus profondément dans sa noirceur chaque fois qu'un souffle disparait, quelle distraction raffinée ! C'était pourtant si drôle, les premières fois. Les seules fois où elle ne s'est pas souciée de la perfection du geste, en fait. L'homme et la femme sont encore dans leur monde, mais cette fois elle leur en veut. Ils ne la voient plus qu'à peine, juste le temps de se moquer d'elle qui est encore au collège. Oui, à 15 ans elle n'a pas son diplôme, et alors ? Ils rient, perdus dans leur délire, et elle prend sa décision. Elle se dirige vers la vitrine qui contient leurs souvenirs de vacances et l'ouvre.

    _ Un monstre barbu
    Avec des yeux sur les ongles
    Vermoulu
    Patiente tapi dans l'ombre
    Mais c'est moi qui débloque
    Voilà ce que l'on me rétorque.


    Sa main se referme sur le kriss qu'ils ont ramené de Java. Il l'a toujours fascinée, avec cette lame torse. L'homme ne réagit même pas lorsqu'elle lui crève les yeux avant de lui trancher la gorge. La femme se crispe légèrement dans son délire lorsque l'odeur de sang atteint son esprit saturé de produits, mais il est trop tard. Elle se demande combien de temps elle va tenir avec le ventre ouvert comme ça. Et se fait la réflexion que ce serait plus joli si... Suivant son idée, elle plonge les mains dans la plaie, pas dégoutée pour deux sous, et s'amuse. Aprés s'être lavée les mains, elle reprend le joli kriss qu'elle va nettoyer à son tour. Quelques vêtements pas trop étranges fourrés dans son sac - pour une fois, elle va se fondre dans la foule - et elle sort.
    Et elle chante.

    _ C'est quand tout s'éteint
    Que ça commence à défiler
    Sorcières, lutins
    Envahissent le plancher
    Mais c'est moi qui perds les pédales
    Voilà comment les gens me parlent.


    Un déclic se fait entendre. Le tic-tac s'arrête, alors qu'il restait dix minutes. Et le décompte remonte jusqu'à vingt. Elle sourit. C'est bien de lui, accorder un délai pour mieux vous faire souffrir aprés coup. Et le lapin qu'elle a tué... Enfin, au moins elle sait désormais que la sortie est liée à ce tunnel trop petit pour elle. Et aux mécanismes qu'il dissimule. Naïs se met à rire, alors qu'elle se relève. Elle n'aurait jamais cru qu'il serait si drôle d'être de l'autre côté de la barrière. Le problème, c'est que sa joie ne fait que raviver ses plaies. Le rire s'éteint, et le clown redevient triste. Les coeurs sur ses joues la brûlent, la narguent. L'amour qu'elle ne recevra jamais incrusté dans sa peau. Quoi de plus normal. Alors le clown triste chante. Tue. Torture. Dans sa quête absurde de perfection. Et puisqu'elle ne peut plus avoir une vie parfaite, elle recherche le meurtre parfait.

    _ J'ai peur du noir
    On voit rien et c'est fait exprès
    On me fait croire
    Qu'il n'y a rien mais c'est même pas vrai
    J'ai peur du noir
    J'y peux rien, j'ai pas fait exprès
    Il faut me croire
    Jusqu'ici tout va bien mais après ?


Dernière édition par Naïs D. Fearn le Mer 8 Avr - 21:06, édité 5 fois
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Naïs D. Fearn : ce n'est pas parce que je serais absente à ma mort que je vais manquer la tienne. Empty
MessageSujet: Re: Naïs D. Fearn : ce n'est pas parce que je serais absente à ma mort que je vais manquer la tienne.   Naïs D. Fearn : ce n'est pas parce que je serais absente à ma mort que je vais manquer la tienne. EmptyMar 7 Avr - 20:46

Machinalement, elle caresse ses tatouages. Sa récompense aprés qu'elle soit partie. Personne n'a pensé à elle, durant trois ans qui ont suivi. Elle seule sait la vérité. Même lui l'ignore. Il ne sait que pour les suivants, elle y a veillé. Une nouvelle fois, elle explore du bout des doigts le tunnel, une grimace éoeurée sur le visage. Penser à tout ça lui a également fait penser au symbole grossier de la cavité. Répugnant. Sous ses doigts, elle sent quelque chose qui n'était pas là avant. Un minuscule bouton, sur lequel elle appuie. De pire en pire... Alors qu'elle relève les yeux, elle voit un décompte en vert s'afficher sur un mur. 00:12:08. Tordu, décidément tordu. Si comme elle le pense ce décompte indique le moment où s'ouvrira le passage vers l'extérieur... elle aura quinze secondes avant l'explosion de la bombe. Et elle ne sait pas où est la sortie. C'est mal barré. Se plaçant à l'exact milieu de la pièce, elle remet bien de biais son melon.

_ Il fait tellement chaud sous ces couvertures
Il ne faut laisser aucune ouverture
Si je laisse ne serait-ce qu'un pied dépasser
Je me le fais manger.


Elle s'ennuie. Elle déprime. Elle a envie de montrer sa joie au visage de tous ceux qu'elle croisera. Et tout cela à la fois. Dix minutes. Elle ramasse le lapin, et commence à l'éplucher. Ca fait passer le temps. Elle s'abime les ongles, mais ce n'est pas grave. Rien n'a vraiment d'importance, dans son monde. Elle déambule entre les tables, un faux sourire charmeur aux lèvres. Les regards concupiscents posés sur elle la brûlent, la révulsent. Elle a caché ses tatouages sous du maquillage, peu désireuse d'entendre le patron lui faire un nouveau sermon. Il peut parler, d'ailleurs; tout le monde sait qu'il lorgne sur les barmaids. Un couple. C'est répugnant. C'est sa vie. Un client lui laisse son numéro. Rentrée chez elle, elle fixe le bout de papier, longtemps. Et puis, elle finit par appeler. Ils re retrouvent chez lui. Ils baisent, il n'y a pas d'autres mots, puis il s'endort. Elle, elle se lève, et va fouiller dans le frigo. Sort la bouteille de lait, celle d'orange et celle de soda en faisant bien attention de ne la toucher qu'avec les manches de la chemise de l'endormi. Fait de même avec les bouteilles de produits ménagers. Elle s'amuse à ajouter aux boissons fraîches les produits toxiques, dosant à l'instinct. Impossible de détecter la modification à l'odorat. Elle retourne auprés de lui, et s'endort. Savoir que son kriss est dans le sac la rassure. Le lendemain matin, elle le voit se servir, et repousser bol et verre. Sortant son arme, elle le menace, posément. Et il boit. Assise, elle l'observe, étudie la manière dont il agonise. Parfaitement indifférente à sa souffrance, qui pourtant lui déchire le coeur. Paradoxe... Enfin, il meurt. Les chiffres verts indiquent huit minutes.

_ Je sais qu'ils n'existent pas
Je ne suis pas un fou
Mais c'est plus fort que moi
J'en devine partout


Elle s'ennuie maintenant. Les autres clowns ne sont pas comme elles. A sa façon, elle est celle qui souffre le plus de la situation, car en dépit de tout elle ne pourrait cesser d'être un de ses pitres. Son sadisme et son besoin de mort sont trop forts désormais pour qu'elle puisse les réprimer. Elle est devenue trop fragile pour afronter l'extérieur. Cinq minutes. "Viens avec moi." Deux mots qui, il y a trois ans, ont tout scellé. Sa vie. Son coeur. Son avenir. Sa normalité. Son bonheur ? Non, puisque dans tous les cas elle n'y aurait pas eu accés. Ce n'est pourtant pas l'envie qui lui manque. Elle s'est promenée entre son premier meurtre et le moment où Il l'a recueillie. Laissant une piste sanglante mais illisible. Des gens sans le moindre point commun. Des cons, des poisons. Qui n'ont rien compris quand elle a commencé à chanter.

_ J'ai peur du noir
On voit rien et c'est fait exprès
On me fait croire
Qu'il n'y a rien mais c'est même pas vrai
J'ai peur du noir
J'y peux rien, j'ai pas fait exprès
Il faut me croire
Jusqu'ici tout va bien mais après ?


Se distinguer, c'est tout ce qu'elle sait faire. Comment fait-on pour être normal quand la seule norme que l'on connaît, c'est la marge ? Depuis trois ans qu'elle est ici, elle n'a pas trouvé la moindre réponse. Ce n'est pas non plus le genre de chose qu'Il peut leur apprendre. C'est dommage, sans vraiment l'être. Ca a encore assombri son caractère. Elle se dessèche, ces temps-ci. C'est peut-être pour cela qu'Il l'a piégée; pour qu'elle se réhydrate. Encore qu'elle en doute. Cela se saurait si c'était dans son caractère. Sous ses pieds, le sol commence à trembler. Doucement, la partie centrale de la pièce, là où elle se tient, commence à s'enfoncer. 10 sencondes. La moitié de son corps se trouve désormais protégée. Cinq secondes. Seule sa tête dépasse. Deux secondes. Tout son corps est désormais sous la pièce, et elle entame vraiment sa descente. 0 sencondes. La bombe explose avec un bruit terrible. Par réflexe, elle se bouche les oreilles, un cri de terreur s'échappant de ses lèvres alors que son regard se fait apaisé. Peur de vivre ? De mourir ? C'est égal, en cet instant. La chaleur de la déflagration lui brûle la peau, ses cheveux roussissent davantage... Sa peau commence à se cl...

Elle se réveille en sursaut, le souffle court. Un sourire désabusé étire ses lèvres alors qu'elle se lève et commence à se préparer. Ce n'était qu'un rêve. Dommage. Tant mieux. Un chapeau melon semblable à celui qui était dans la pièce est posé au pied de son lit. Elle le pose en biais sur ses boucles rousses, laissant voir l'accroche-coeur qu'elle s'est faite. Ses tatouages sont cachés sous le fard, comme tous les jours depuis que le Jeu a commencé. En sortant de la chambre, elle se met à chanter

_ Le soleil arrive enfin
Debout les petits loups
Sachez que les seuls monstres
Qu'il y ait ici, c'est vous !


Un sourire étire ses lèvres maquillées en rouge sang alors que son regard se ternit. Aucun sentiment ne se reflète désormais dedans hormis une douleur dévorante et une infime étincelle d'excitation. Alors qu'elle disparaît au tournant du couloir, sa voix se répercute sur les murs.

Note : chanson J'ai peur du noir, d'Aldebert.


Dernière édition par Naïs D. Fearn le Mer 8 Avr - 21:45, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Naïs D. Fearn : ce n'est pas parce que je serais absente à ma mort que je vais manquer la tienne.   Naïs D. Fearn : ce n'est pas parce que je serais absente à ma mort que je vais manquer la tienne. EmptyMar 7 Avr - 21:27

    Oh une recrue de mon fo ! I love you
    Bienvenue, ton avatar est sublime.
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MessageSujet: Re: Naïs D. Fearn : ce n'est pas parce que je serais absente à ma mort que je vais manquer la tienne.   Naïs D. Fearn : ce n'est pas parce que je serais absente à ma mort que je vais manquer la tienne. EmptyMer 8 Avr - 1:14

Il va y avoir un problème, parce que la présentation ne tient pas dans un seul post à l'heure actuelle ^^ Et je ne l'ai pas tout à fait fini ...
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MessageSujet: Re: Naïs D. Fearn : ce n'est pas parce que je serais absente à ma mort que je vais manquer la tienne.   Naïs D. Fearn : ce n'est pas parce que je serais absente à ma mort que je vais manquer la tienne. EmptyMer 8 Avr - 13:48

    J'ai supprimé mon message, tu n'as plus qu'à éditer le tiens. Wink

    Plus c'est long, plus c'est bon ! clown

    Sur ce, je file lire le début de ta fiche ! =)
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MessageSujet: Re: Naïs D. Fearn : ce n'est pas parce que je serais absente à ma mort que je vais manquer la tienne.   Naïs D. Fearn : ce n'est pas parce que je serais absente à ma mort que je vais manquer la tienne. EmptyMer 8 Avr - 21:47

Fini ! Bon, je crois que j'ai "tordu" le sujet du rp au maximum de mes possibilités, là.

Je tiens à préciser qu'aucun lapin n'a été martyrisé durant l'écriture de ces posts.
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MessageSujet: Re: Naïs D. Fearn : ce n'est pas parce que je serais absente à ma mort que je vais manquer la tienne.   Naïs D. Fearn : ce n'est pas parce que je serais absente à ma mort que je vais manquer la tienne. EmptyMer 8 Avr - 23:11

    Ta fiche est parfaite ! =)

    Les paroles de chansons, les petits flash-backs... tu as très bien cerné le personnage, j'adore ce que tu en as fait et la façon dont tu le joues ! Un véritable plaisir un lire !

    Je te valide donc avec joie, et t'envoies tout de suite dans le groupe des clowns !

    Bon jeu ! clown
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MessageSujet: Re: Naïs D. Fearn : ce n'est pas parce que je serais absente à ma mort que je vais manquer la tienne.   Naïs D. Fearn : ce n'est pas parce que je serais absente à ma mort que je vais manquer la tienne. EmptyMer 8 Avr - 23:22

Merci Patron ^^ Ravie qu'Il soit satisfait !
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