Clowns Are NOT Funny !
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 There is nothing funny about a clown in the moonlight | Naïs

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Ticky, The Clown
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MessageSujet: There is nothing funny about a clown in the moonlight | Naïs   There is nothing funny about a clown in the moonlight | Naïs EmptyMar 21 Avr - 3:11

La nuit était tombée, les étoiles s’étaient allumées. Timidement, le faible croissant de lune tentait de chasser l’obscurité qui s’obstinait à ne pas vouloir bouger. Un combat à l’issue inévitable, tant les combattants ne jouaient pas dans la même catégories. La nuit sortait ses crocs, obligeant le jour à s’incliner, et à se laisser dominer. Un rituel quotidien. Et les rôles s’échangeront le lendemain matin. A choisir, lui, il préférait de loin l’obscurité. L’obscurité et tout ce qu’elle apportait. Un anonymat, une invisibilité. L’abandon de la vue au profit des quatre autres sens souvent trop sous-estimés. L’odorat, le toucher, l’ouïe. Autant de capacité qui permettait de tuer, de la façon la plus artistique qui soit. Des capacités qu’il se devait de maîtriser. Lui, que tout le monde ne pouvait s’empêcher de craindre, pour de multiples raisons parfaitement justifiées. Après tout, il était le seul à pouvoir prétendre au titre de maître, dans ces lieux qui faisait sa fierté. Ce jeu, ce manoir, ces clowns, ces joueurs. Tout était de lui. Il avait lentement façonné cette univers de ses propres mains, et en savourer maintenant la réussite. Un bonheur presque orgasmique pouait se lire dans son expression dissimulé dans l’ombre. Un sourire qui déformait son visage, accentué par ce maquillage volontairement excessif. Un terrifiant visage de clown caché dans l’obscurité, si bien que la lumière elle-même semblait ne pas vouloir s’y approcher. Sage idée.

D’un pas lent et régulier, il arpentait les arbres, s’arrêtant parfois face à une ou deux pierres tombales qui ne manquaient jamais d’élargir son éternel sourire. Ces lieux étaient devenus un musée dans lequel il entreposait ses plus belles victimes, avec qui il avait expérimenté de nouvelle façon de tuer. Le crime parfait n’était pas son but ultime, non, seul l’originalité primait dans ses meurtres. Qu’ils soient violents ou doux, sanglants ou soignés, cela importait peu. L’issu était toujours la même. La victime hurlait, souvent se débattait, puis ses yeux s’éteignaient. Signe que la vie s’était évanouie, et que l’âme s’était enfuie. Le plus beau spectacle qui soit, celui d’une flamme qui s’étouffe pour finalement disparaître, et ne jamais renaître. Le spectacle de la mort.

Elle n’avait d’ailleurs pas frapper à la porte de beaucoup de participants, ces dernières heures. Manque d’inspiration, ou de motivation sans doute. La lumière du jour ne l’avait jamais beaucoup aidé à mettre au point les crimes les plus jouissifs. Non, seul la nuit était capable de lui offrir une véritable satisfaction de ces œuvres. Et celle-ci ne faisait que commencer. Le sang allait bientôt couler, c’était une certitude à laquelle les victimes ne pouvaient échapper. Leur temps était dès maintenant compté, et leur destin définitivement scellé. Les derniers grains du sablier passaient un à un de l’autre côté, et lorsque l’ultime tombera, la mort s’abattra à la fois sauvage et brutale. Et il serait là, contemplant le spectacle avec son éternel sourire collé au visage. Riant à gorge déployée pendent que le sang continuerait de couler. Le destin d’un clown. Satisfaire cet éternel besoin de tuer, sans jamais y parvenir. Bénédiction ou malédiction, peu importe. Accro aux sang, tout simplement.

Les grands pieds du clown, éternellement dissimulé dans l’obscurité, finirent par se stopper. D’un geste lent, il leva la tête vers le haut du tertre planté au milieu du jardin. Une ombre se balançait à rythme régulier, perchée sur sa balancelle. Un poste d’observation idéal constamment occupé par le clown qui a fait de ces lieux son jardin secret dans lequel elle vient se confesser : Naïs. L’insaisissable clown du second étage, réputé pour ses éternelles contradictions, et sa passion pour les crimes soignées. Elle recherche sans doute le crime parfait. Chacun sa manière de tuer, et il devait bien avouer que la sienne était loin d’être à déplorer.

Conservant inlassablement ses mouvements lents et son obscurité qui semblait s’être lancé pour défi de ne jamais le quitter, il se pencha pour ramasser une violette à ses pieds, perdue loin de ses amies. Il la porta jusqu’à ses yeux, la faisant tournoyer à l’aide de son pouce et de son index. Délicatement il arracha une première pétale. Sa main blanche, rayée de noir, semblait en perpétuel mouvement, et faisait preuve d’une habilité remarquable. Ne pouvant détacher son regard vide de cette fleur, il en détacha une deuxième pétale, de façon plus soudaine. Et alors qu’il s’apprêtait à en arracher une troisième, une branche craqua et le tira violemment de ses pensées. Son sourire se dessina alors de nouveau sur son si joyeux visage, et d’un geste habile, il enferma la fleur entre ses poings pour finalement l’écraser avec force et la laisser tomber sur le sol. Si seulement les fleurs pouvaient hurler…

Il leva la tête vers la balancelle maintenant éclairé par le faible croissant de lune, et aperçu sans surprise la silhouette de ce clown insaisissable qui continuait de se balancer. Alors que leur regards se croisaient, il lui adressa un large sourire, qu’elle ne pouvait sans doute pas voir tant la lumière semblait fuir ce maître des clowns. Plongé dans l’obscurité la plus complète, il lui adressa une courte phrase, signe de son furieux besoin de sang.

- C’est une nuit parfaite pour tuer.

C’était une voix aussi froide que chaleureuse qui brisait maintenant le silence sacré de la nuit. Une voix dont seul lui avait le secret. Aussi terrifiante que rassurante, aussi oppressante que réconfortante. Envoûtante, mais repoussante. Mystérieuse, tout simplement. Reste à savoir si les choses mystérieuses sont capables de terrifier, ou si elles devront à jamais se contenter de susciter un respectable intérêt. Peu probable. Les choses mystérieuses sont synonymes d’inconnu. Et l’inconnu provoque la peur, plus que la curiosité. Alors le mystère effraie. Et lui aussi est effrayant.

Le combat entre la lumière et l’obscurité continuait, et le monde de la nuit dominait, chassant les dernières parcelles de lumières encore capable de rassurer. Telles de faible lueur d’espoirs, elles se faisaient lentement dévorer, au profit de la nuit qui continuait de s’imposer. Jusqu’à ce que tout ne deviennent qu’obscurité. Le croissant de lune, toujours plus faible, éclairait, toujours plus timidement, les rares endroits que l’obscurité n’avait pas encore dévoré. Et lui, il continuait de sourire, se délectant de ce furieux combat, qui annonçait une nuit toujours plus rouge, toujours plus sanglante. C’était une nuit parfaite pour tuer. C’est bien connu, un clown sous la lune n’a rien de drôle. Et quand ces derniers sont assoiffés de sang, tout devient terriblement effrayant.
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MessageSujet: Re: There is nothing funny about a clown in the moonlight | Naïs   There is nothing funny about a clown in the moonlight | Naïs EmptyMar 21 Avr - 13:43

La nuit. Le symbole même des clowns. La lune, le symbole de Naïs. Inconstante, infidèle, insaisissable. Et pourtant toujours la même. Le changement, le mouvement, fait partie de sa nature. Impossible pour elle de s'arrêter un instant de se contredire, impossible pour quelqu'un de saisir ses moindres nuances, de capter l'essence de son comportement. La reine de la nuit ne montre jamais qu'une de ses faces. Elle conserve chacune de ses zones d'ombres, et cache les clefs de ses actes au plus profond de ses ténèbres, là où subsiste quelque poussière détoile vaguement lumineuse. La nuit est le royaume des clowns. L'incarnation de leur maître. Le moment où la suffocation atteint son apogée.
Pour Naïs, la nuit est le moment où les souvenirs remontent à la surface. Elle ne dort que peu, et toujours en ces lieux. Là où les jeux d'ombre comme les jeux de lumière glissent sur les pierres tombales éparpillées dans un désordre qui n'est qu'apparent. Elle pourrait retrouver les yeux fermés les dalles sous lesquelles reposent chacune de ses victimes. Et faire de même pour les jouets des autres clowns. Elle a passé tant de temps en ces lieux, à lire, attendre, mettre au point un meurtre ou simplement alimenter ses ténèbres... maintenant, ce jardin de clowns est son jardin secret. La balancelle sa place réservée. De là, elle domine le jardin, son regard portant sur plantes et tombes. Elle peut se laisser souffrir autant qu'elle veut dans cet endroit. Il l'apaise autant qu'il la détruit.

Doucement, elle se balance, poussant ses pieds éternellement nus en avant, les ramenant sous sa longue robe noire pour se reculer. Le mouvement éternel, c'est cela. Naïs sur sa balancelle, inaccessible à tout ce qui n'est pas ses remords, et pourtant parfaitement consciente de son entourage. Un rien pourrait briser sa transe. Et pourtant, elle ne se brise jamais. A la maigre lumière de la lune, ses tatouages prennent un aspect presqu'obscène. Leur noirceur sur les joues qui paraissent plus blanches encore qu'à l'ordinaire résonne comme une insulte aux dieux. La poupée brisée, celle qui entre tous devrait se laisser sombrer et renoncer, s'accroche et s'accrochera à cet infime grain de bonheur qu'elle détient. Eternellement liée à ce désir de sang et cette soif d'accomplissement qui la préserve de la folie grâce à une autre folie. Insaisissable Naïs... si facile à comprendre en vérité. Perdue. Tout bêtement.

_ C'est une nuit parfaite pour tuer.

Les lents balancements se stoppent un instant, alors qu'un rire glacé échappe au clown triste. Si obscène, en réalité... Ce n'est pas un rire. C'est un blasphème lancé aux étoiles qui s'entêtent à briller. Une provocation à la rosée qui commence à alourdir les brins d'herbe. Oui, c'est une nuit parfaite... Mais elle ne frappera pas ce soir. Elle attend d'avoir plus soif. Elle est patiente. Etrange comme les sept vertus peuvent être facilement détournées de leur but... Un clown ne souffre d'aucun des sept pêchés. Mais il est maudit par les vertus. Patience, force, justice, charité, foi, tempérance, espérance. Détournées de leur but, appliquées à ce qui ne devrait pas être. Ce n'est pas pour rien qu'à l'exception de leur maître ils peuvent se fondre parmi les participants, même si elle-même y répugne. Ils sont autant d'anges déchus au service de Satan. Ticky est pour eux Lucifel. Le porteur de lumière. Que cette lumière soit couleur de sang importe peu. Le sang est leur vie. Anges et vampires. Condamnés à errer en ces lieux, faute de pouvoir évoluer à l'extérieur.

_ Le lapin blanc est terré dans son terrier.

Combien de fois ont-ils eu cet échange, depuis trois ans que Naïs vit ici ? Elle n'a jamais cherché à compter, à dire vrai. Mais les balancements reprennent à nouveau, toujours aussi lents. Eternelle répétition. Elle ne cherchera jamais le lapin blanc. C'est lui qui viendra à elle, et alors... il souffrira au-delà de la souffrance. Naïs a condamné son frère. Et il n'y aura pas d'issue pour lui. La partie est faussée depuis leur naissance. Parce que lui n'est pas un clown.
Lentement, elle reporte son regard sur la surface miroitante de la mare. Etrange comme un seul rayon de lune parvient à l'éclairer, l'embellir. Cette fois, elle sourit, avec une douceur qu'elle n'est pas censée posséder. Mais elle n'est pas un Maître clown. Alors elle se le permet. Une des dernières libertés qui lui reste, avec celle de tuer. Cela lui suffit amplement.

_ Vous joindrez vous à moi ?

Ca aussi, c'est habituel. Seule la réponse varie. La nuit lui donne soif. Vampire. Mais un pieu dans le coeur ne suffira pas à le détruire. Peut-on seulement le tuer ? Elle en doute fort. C'est cela qui est drôle, lorsque l'on est à son service. Il n'a jamais besoin de douter ou de craindre. il est rassurant, à sa manière. Un point fixe, immuable. A l'extérieur, il eut été qualifié de gourou. En ces lieux, il n'est pas vraiment qualifié. C'est la manière dont ils soufflent les adjectifs dont ils l'ornent, l'étincelle dans leurs yeux et le frémissement de leurs membres, qui le caractérisent. Le seul titre de noblesse dont ils l'honoreront jamais est celui qui ne saurait jamais être réduit à l'état de mots. Et c'est pour cela que le jeu est sans issue autre que la mort.

Qui saurait vaincre la nuit, alors que le jour travaille à ses côtés, sous la forme des clowns du troisième étage ?
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MessageSujet: Re: There is nothing funny about a clown in the moonlight | Naïs   There is nothing funny about a clown in the moonlight | Naïs EmptyMar 21 Avr - 15:43

Si la perfection n’existait pas, cette nuit s’en approchait dangereusement. L’obscurité n’avait jamais été aussi douée, et terrassé toujours plus violemment la lumière avec une facilité déconcertante. Signe que le sang coulerait ce soir. Plus abondement que n’importe quelle autre soir. La mort se lisait dans la lune elle-même, trop épuisée pour lutter contre l’écrasante obscurité. Cette nuit n’avait de place que pour les clowns à la noirceur remarquable. Parfait, il était leur maître. Bien qu’il ne s’était jamais considéré comme un fidèle partisan du mal, beaucoup s’évertuer à lui prouver le contraire. Le bien, le mal. Des notions parfaitement stupides tant elle sont abstraites. Dans ce monde, tout est nuancé, et tout ne fait qu’adopter la couleur d’un gris plus ou moins foncé. Lui, il était sans doute quelqu’un de gris foncé. Admettant qu’il tuer au service de son simple plaisir, et non de cette foutue justice. Mais tout ces participants, totalement dénués d’espoir, tel des coquilles vides qui ne demandent qu’à être achevés, étaient-ils réellement innocents. Pourquoi était-il ici, si ce n’est pour assouvir une envie de mourir inavouée ? Il n’avait forcé personne à jouer. Non, ils avaient eux-mêmes pris la décision de lancer les dés, et de sceller leur destin à jamais. Lui, il ne faisait que s’exécuter, avec un plaisir non dissimulé. De ce point de vue, était-il réellement à blâmer ?

- Le lapin blanc est terré dans son terrier.

Et ce lapin blanc n’était pas le seul à se cacher dans son si précieux terrier. Se cacher, c'est tout ce qu’ils savaient faire. Mais le jeu n’en devenait que plus intéressant. Quoi de plus palpitant que de poursuivre sa victime dans l’obscurité, réveillant ainsi les quatre autres sens jusqu’à leur utilisation la plus parfaite. L’unique moyen de pouvoir la ressentir. Cette vie qui se bat à l’intérieur de chaque être humain. Cette flamme qui brille, luttant pour ne jamais s’éteindre, aussi faible soit-elle. L’instinct de survie, comme il appelle ça. Cette absurde notion de vouloir garder sa flamme en vie, même dans les situations les plus précaires. Tout en restant conscient qu’un jour, elle finira par s’éteindre, sans que personne ne puisse l’en empêcher. Qu’elle s’étouffe brutalement ou qu’elle meure lentement, jusqu’à être réduit à un ridicule et inaudible petit crépitement. L’issu est la même pour tous. L’âme meurt, la flamme s’éteint. Et vous n’êtes plus rien, rien qu’une coquille vide incapable de faire le moindre mouvement. Et parfaitement inconscient. Un état plus violent que le sommeil, plus froid et surtout éternel. La vie s’est échappée, et plus rien ne continue de briller. Vous êtes mort, tout simplement. C’est pour cette raison que le symbole du maître est le feu. Symbole de la vie, qui ne demande qu’à s’éteindre. Le vrai plaisir de tuer réside en la capture de cette flamme, de cette âme, qui arrête de briller aussitôt que la vie s’enfuit. Il n’aime pas la chaleur, ni cette stupide flamme qui s'obstine à s'accrocher à la vie. Ce qu’il aime plus que tout, c’est la façon dont elle finit par s’éteindre, offrant un spectacle unique, propre à chaque victime. Le spectacle de la mort est éternel, il ne se répète jamais. Comme lui ne se répète jamais dans ses façons de tuer.

- Vous joindrez vous à moi ?

L’heure ou la discussion prend une tournure différente, selon la réponse qu’il daigne accorder. Bien que la nuit ne faisait que commencer, il se devait 'étancher sa soif. Un besoin qui ne ferait que grandir à mesure où l’obscurité continuerait son inégal combat avec la lumière. Pouvait-il seulement se permettre de laisser le temps filer entre ses doigts pour discuter avec un clown aussi insaisissable qu’elle. L’occasion de la saisir, peut-être. L’inconnu ne tardent jamais à être connu quand on sait s’y prendre. Inutile de préciser que lui, il savait s’y prendre.

- Devrais-je te rappeler que le spectacle de la mort n’attend pas ? Je refuse de le laisser commencer sans moi.

Il fit quelques pas en avant, forçant la lumière à se reculer encore un peu plus. L’obscurité le suivait. La lumière le fuyait. Il était la pièce maître du jeu du mal. Le roi de la nuit. Et personne n’était capable de le mette en échec. Ses pions étaient là pour le protéger. Il était impossible à blesser, puisqu’il ne pouvait pas être touché. Invincible, inaccessible. Immortel, tout simplement. Et puisqu’un roi doit être capable d’écouter ses disciples, le spectacle de la mort sera forcé de commencer sans lui. Nul doute qu’il saura se rattraper, c’est une nuit parfaite, il ne faut pas l’oublier.

D’une agilité remarquable, couplé avec une rapidité que l’on pourrait facilement qualifié de surhumaine. Il grimpa jusqu’à la balancelle, aux côtés du clown maître de ces lieux. Un point de vue idéal pour chasser, si seulement une victime daignait s’aventurer dans ces étranges contrées. Un amusement commun avec un de ses pions les plus insaisissable, voilà ce qu’il fallait. Nul doute que cette nuit parfaite allait le leur donner, il suffisait simplement de patienter.

- Comment se porte ma lune préférée ? Mieux que ce ridicule et faible croissant incapable de lutter contre l’obscurité, j’ose espérer.

Il était le feu crépitant, elle était la lune infidèle. Et cette nuit, une magnifique tombe sera à jamais le souvenir d’un meurtre aussi ingénieux qu’amusant. Leur empreinte commune sera gravée dans le marbre, et une nouvelle flamme sera capturée, sous le faible croissant de lune. La seule chose à faire était d’attendre. Atteindre qu’un inconscient lapin sorte timidement de son terrier, pour venir se promener dans de dangereuses contrées. Nul doute qu’ils seraient là pour le chasser, le capturer, et l’avaler. Et le flamme s’éteindra alors sous des rires glacés. Oui, c’était une nuit parfaite pour tuer.
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MessageSujet: Re: There is nothing funny about a clown in the moonlight | Naïs   There is nothing funny about a clown in the moonlight | Naïs EmptyMar 21 Avr - 18:28

- Devrais-je te rappeler que le spectacle de la mort n’attend pas ? Je refuse de le laisser commencer sans moi.

Leur maître avance, et la lumière recule. Etrange comme l'obscurité s'obstine à protéger ses traits de toute intrusion extérieure, fut-ce celle de la lune adultère. Celle qui en a fait son symbole sourit. Avant même qu'il ne l'annonce, si il en vient à l'annoncer, elle a compris. Cette nuit, ils seront deux à hanter les lieux. Cette nuit, les imprudents visiteurs mourront avant de saisir ce qu'il se passe. Le feu est décidé à les encercler, les brûler. Et la lune va les éclairer de sa lueur blafarde, les piéger, les traquer. Les mettre à mort dans un souffle qui ne sera pas celui du vent, mais de leur agonie.
La balancelle s'affaisse légèrement alors qu'il s'assoie à côté du clown triste. Le mouvement se suspend un instant, éphémère, puis reprend, imperturbable. Naïs commence à pousser de ses jambes la grande construction, indifférente au changement de poids. Il est rare qu'il se joigne à elle. Mais ce n'en est que plus appréciable. Silencieuse, elle attend la question qui ne manquera pas de venir. Immuable rite. C'est sa réponse qui y mettra fin, comme toujours, et autorisera le début de la vraie discussion. Si discussion il doit y avoir.

- Comment se porte ma lune préférée ? Mieux que ce ridicule et faible croissant incapable de lutter contre l’obscurité, j’ose espérer.

Elle incline délicatement la tête vers l'avant, aussi précieuse et précise dans ses gestes qu'à l'accoutumée, avant de relever les yeux vers son symbole. La lune brille toujours. L'insulte n'est donc pas considérée comme telle, et les paroles peuvent glisser aussi lentement dans le silence que les cygnes sur l'onde. Ne troublant en rien l'atmosphère ambiguée de la pièce. En briser l'harmonie serait un crime : demande t'on à un clown de cirque de mettre des chaussures à sa pointure ? C'est l'insulter, le réduire à néant. Il en va de même du jardin, aussi fragile et mystérieux que la fine silhouette qui l'hante y compris lorsqu'elle en est absente. Présence à la chevelure de feu inscrite dans chaque brin d'herbe. Elle porte la marque de son maître dans ses gènes mêmes. Sombre destin, aussi voire plus satisfaisant qu'un autre pour elle. Les lèvres couleur de sang s'étirent, laissent enfin tomber la réponse sur un ton aussi absent que ses yeux, toujours portés sur l'astre nocturne.

_ Cette nuit est nuit de nouvelle lune.

La nouvelle lune... Chez Naïs, elle est promesse de doutes. Les paroles de cet homme résonnent toujours dans son esprit, par bribes. Et le regard par certains points trop semblable au sien ne cesse de venir frapper à la porte des souvenirs. Kaemon. Cet homme porte trop bien son nom. En dépit des aspects, il est aussi obstiné qu'un démon. C'est en son absence que sa présence se fait la plus forte. Aujourd'hui, cependant, il commence à s'occulter. Car la nouvelle lune est aussi synonyme de morts. Ces nuits-là sont nuits de traque. Plutôt que se faire appât ou serpent, hypnotisant avant de frapper, elle se fera ombre fondue dans les ombres. La lune se fera son alliée, et si sa maigre énergie révélera la proie, elle épargnera le chasseur. Le vieux kriss va danser avec les ténèbres et épouser le silence, ce soir. Demain, il émergera du sang avant de se rendormir.
La balancelle continue son mouvement de va-et-vient et les yeux de Naïs se déplacent pour se poser sur les mains blanches rayées de noir du clown à ses côtés. Encore qu'appliquer le qualificatif de clown à Ticky semble la plupart du temps étrange. Pour cette nuit, cela passe. Le feu et la lune vont mordre le marbre, tout à l'heure. Elle déplace à nouveau son regard et sourit. La chasse est pour bientôt, elle le sent. A une heure au plus tard, la vermine va sortir de sa cachette pour tomber entre leurs griffes. Bientôt... mais en attendant, il faut occuper le maître du manoir, le distraire de sa soif de sang.

_ Qu'en avez-vous pensé ?

Inutile de préciser de quoi elle parle, il saisit toujours. Un instinct obscur lui permet de comprendre de quoi parle Naïs, quoiqu'il adviennent. Et cela fonctionne aussi dans l'autre sens. A croire qu'à se dérober aux regards ou à la compréhension, on en vient à capter les significations cachées. Cela arrange la clown. Parler à demi-mot est presqu'un réflexe chez elle. Un réflexe qui ne s'applique que face à des gens qu'elle respecte particulièrement, ou veut faire souffrir. Les clowns. Une ou deux exceptions en dehors d'eux. Kaemon et son frère. Toujours un peu en marge.
En cet instant, c'est à un livre qu'elle pense. Une intuition lui souffle qu'il l'a lu. Maintenant, pour occuper le silence, elle veut savoir son opinion dessus. Etrange idée, vraiment, que d'avoir prêté Ça à leur seigneur. C'est bien parce que l'idée semble ridicule qu'elle y a pensé. Et puis, les similitudes l'ont faite rire aux éclats. Un rire sincère. Le fait est bien assez rare pour justifier qu'elle ait agi de la sorte. Il ne se vexera sans doute pas. S'il l'avait été, il ne serait pas assis à ses côtés, prêt pour une chasse en duo. De toute manière, se vexera-t'il jamais des libertés que Naïs prend parfois vis-à-vis de lui ? Pas sûr... Et de toutes manières, la réponse lui est indifférente. Cela ne l'empêchera pas de rester nébuleuse et d'agir selon ses envies du moment. Cela aussi, il doit le savoir.

Le temps passe, entrecoupé de questions futiles de part et d'autres, cache-cache sous le couvert d'une discussion. Ce n'est pas ce soir qu'elle se rendra accessible à la compréhension. Sii la lune ne montre jamais qu'une de ses faces, c'est parce qu'elle perdrait toute la fascination qu'elle exerce sur les esprits si elle montrait ses deux aspects. Si Naïs ne se laisse pas saisir, c'est parce que ses véritables motivations se doivent de rester inconnues de tous pour l'instant. Qu'elle se laisse aller à trahir sa finalité, et elle perdra tout ce qui la compose. La lune comme la clown n'existent que parce qu'elles ne se laissent pas saisir par la compréhension. Naïs sourit en stoppant la balancelle, ramenant ses pieds sous elle et caressant le kriss exceptionnellement suspendu à sa ceinture. Bientôt, maître et serviteur assouviront en commun leur soif. Bientôt...

Comme pour sceller un pacte avec son incarnation, la lune dirige ses rayons vers la massive porte.
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MessageSujet: Re: There is nothing funny about a clown in the moonlight | Naïs   There is nothing funny about a clown in the moonlight | Naïs EmptyJeu 23 Avr - 2:36

- Cette nuit est nuit de nouvelle lune.

La lune. Cette astre qui s’obstine à apporter une inutile lumière quand l’obscurité ne demande qu’à s’imposer. Condamnée à lutter, éternellement en position d’infériorité. La lune n’est pas envier, elle n’est que le ridicule esclave du soleil, quand ce dernier décide de se reposer. Elle ne peut se vanter que de son indescriptible beauté, et de sa capacité à se renouveler, changeant lentement de forme au fil des dures nuits qu’elle se doit de traverser. Ce n’était pas un astre qu’il avait l’habitude d’admirer, contrairement aux étoiles qui savaient décorer le ciel sans déranger la précieuse obscurité de la nuit. La lune était un obstacle, incontrôlable est ridiculement inutile. Le concept de nouvelle lune ne présentait donc guère d’intérêt aux yeux du maître. Si ce n’est que durant les premiers jours, elle saurait se montrer discrète pour offrir à l’obscurité une puissance digne d’une nuit parfaite. Aussi parfaite que celle-ci.

Les yeux rivées vers l’imposante porte d’entrée, il attendait sagement sa proie. Concentré, et prêt à attaquer. Un nouveau sourire illumina son visage, éternellement dissimulé dans l’obscurité. Son esprit était hanté par de magnifiques visions de meurtres, qu’il se devait d’exécuter. Cette nuit semblait décider à lui apporter son lot de conseils. Les victimes n’en seront que plus nombreuses. Par chance, il était assoiffé. Et déjà, il sentait qu’une victime s’approchait. Un sixième sens, celui du chasseur traquant sa proie. Un sixième sens qu’il était capable de ressentir quand sa vue se dissipait, et que ces sens se réveillaient. Oui, il sentait une flamme qui s’approchait. Et son enthousiasme laissa s’échapper un nouveau rire, éternellement glacé. Le jeu allait bientôt commencer.

- Qu'en avez-vous pensé ?

Refusant de détacher ses yeux vides de la massive porte, qui ne demandait qu’à s’ouvrir, sa réponse ne se fit pourtant pas attendre. Son instinct l’avait inconsciemment informé du sens de cette simple question. Une absurde capacité que les clowns détenaient. Celle d’entretenir une conversation sans avoir recours à des mots sans intêréts. Ils se comprenaient, car ils se connaissaient. Mais ces derniers jours, il avait découvert en elle une facette qu’il redoutait être inexistante. Ce clown éternellement triste, presque torturée, à la recherche d’une vengeance et d’un crime parfait, savait finalement faire preuve d’une qualité qui faisait des clowns ce qu’ils étaient : l’humour. Preuve qu’une nouvelle fois, il ne s’était pas trompé. Ses disciples étaient parfaits. Ils l’avaient toujours été.

- Le livre était minable, je ne t’apprends rien, mais le geste intéressant et particulièrement réjouissant.

L’adjectif minable était presque un pléonasme, tant ce livre pleins de promesses n’était finalement source que d’une affreuses déception. Il ternissait sans remord le véritable esprit des clowns. Le héros de ce livre n’était qu’un triste imposteur. Aussi ridicule qu’amateur. Il n’aurait pas été digne de rejoindre les rangs des véritables clowns, tant ses crimes étaient décevants. L’originalité de ses meurtres était parfaitement inexistante. Pour un peu, le véritable clown de ses lieux aurait presque était vexé d’être ainsi rabaissé. Un jour, il montrerait au monde qui sont les clowns source de tant de cauchemars, et maîtres de si nombreuses phobies. Les clowns paraissent effrayants, mais sont en réalité terrifiants. Et quel fierté d’être capable de provoquer un angoisse si puissant. Le crime n’en est que plus réjouissant. Lire la peur sur un visage innocent, c’est comme le délicieux nappage sur un gâteau déjà si appétissant. La dégustation n’en est que plus alléchante.

Soudain, la lune se montra utile en dirigeant ses faibles rayons vers l’imposante porte d’entrée, derrière laquelle se cachait une vive flamme prête à se faire avaler. Un sourire toujours accroché aux lèvres, il ferma lentement les yeux, savourant ce précieux instant qui précède la mort. Réveillant ses sens, pour profiter pleinement de cette sensation d’apaisement qui gagnait déjà l’ensemble de son corps. Le sang allait enfin couler, et sa soif allait être étancher. Le feu et la lune allait s’allier pour offrir à la mort un spectacle qu’elle n’était pas prête d’oublier. Et la proie dont il pouvait sentir le cœur battre allait s’éteindre dans un feu de joie souligné par cette indomptable lune qui ne cessait de reculer face à cette palpable atmosphère que l’on pourrait aisément qualifier de mortelle. La mort s’approchait. Et la chasse allait enfin commencer.

Lentement, sous le regard insistant des deux clowns prêts à attaquer, la porte dévoila l’imprudent participant qui avait eût l’audace de visiter les dangereuses contrées de la mort. L’incontrôlable peur de l’inconnu, le maître pouvait aisément la ressentir. Si forte, si présente. Peu à peu, ses espoirs de fuite disparaissait, et son envie de crier ne cesser d’augmenter. Une victime de qualitée, qu’ils se feraient un plaisir d'égorger. Le feu est la lune avaient trouver de quoi s’amuser, et ils avaient la ferme intention d’en profiter.

Ouvrant enfin les yeux pour observer celle avec qui il allait bientôt étancher sa soif, aussi concentrée que son maître, il élargit encore un peu plus son sourire, ne pouvant retenir son indescriptible enthousiasme face à la mort qui était si proche de ce jardin. Et comme pour lancer officiellement ce jeu dont l’inévitable issue était cette merveilleuse mort qui continuait d’approcher à grand pas, il prononça ses quelques mots d’un ton pénétrant malgré son impénétrable froideur.

- Ce soir, le feu est la lune s’uniront pour offrir à la mort un spectacle des plus réjouissants. Les chasseurs sont assoiffés, la proie est terrifiée. La chasse peut commencer.

Et d’un bond, éternellement silencieux, il sauta de la balancelle pour délicatement retomber sur le sol. Un sol aussi froid que son rire qui s’élevait lentement sous les faibles rayons de la lune, éclairant la proie pour laisser apparaître sa flamme qui s’étouffait lentement sous la pression de la mort. Et dans sa patience légendaire, elle attendait le moment idéal pour s’abattre sauvagement. Le rideau se lève pour laisser place au spectacle de la mort sous les timides applaudissements de la lune. Et d’un pas délicat, il entre enfin en scène.
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MessageSujet: Re: There is nothing funny about a clown in the moonlight | Naïs   There is nothing funny about a clown in the moonlight | Naïs EmptyJeu 23 Avr - 11:51

Il n'a pas apprécié, elle aurait dû s'en douter. Mais il n'en reste pas moins amusant de l'entendre le dire. Elle parierait presque qu'il s'est senti vexé par ce faux clown, même pas digne d'entrer dans le manoir en tant que participant. A elle, le livre lui avait plu. Elle ne s'est pas laissé arrêter par la nullité du clown, et s'est délecté de l'atmosphère délétère de l'oeuvre. Une ambiance mortifère, comme celle qui envahit la pièce en cet instant. Elle ne sait pas qui est le participant qui vient d'entrer, mais... il doit commencer à prendre peur. Bientôt, il voudra sortir. Et là...
Gagné. Alors que le patron a annoncé l'ouverture de la chasse et s'est levé avec son agilité habituelle, leur proie s'est ruée sur la porte, et s'escrime à l'ouvrir. Perdu. C'est Naïs qui dirige, en ces lieux. Elle les connaît mieux qu'elle ne se connaît. Et aime particulièrement le mécanisme dissimulé dans la balancelle. Elle a eu assez de mal à en trouver l'idée et à se procurer de quoi la mettre en place. Lentement, la clown se lève, se saisissant du châle jusque-là nonchalamment abandonné sur les coussins avant de s'en draper. Elle est un clown élégant, moitié dame du monde, avec ses longues robes, sa peau blanche et ses boucles parfaites, moitié gitane avec ses pieds-nus, ses châles frangés et la lueur de sauvage mélancolie qui étincelle dans son regard.
Un simple geste de la main a suffi à bloquer les lourdes portes. De l'intérieur. Des proies supplémentaires pourront se joindre à eux si elles le souhaitent.

Un pied fin se pose au sol, esquisse un pas. L'autre pied l'imite. Avant peu, la clown a disparu dans la pièce. Nul ne peut s'y cacher, et ce n'est pas ce qu'elle fait. Jouant de sa légèreté et des ténèbres, la clown approche du joueur terrifié, se glisse derrière lui. Il est resté sur place, immobile, ne l'a pas sentie. Il n'est pas assez sur le qui-vive. La chasse n'est pas dans des conditions optimales pour l'instant. Cette nuit est une nuit parfaite. Un nuage a voilé son astre, offrant enfin à ses sens toute l'acuité dont ils disposent. Alors, le faon dont ils se délecteront ce soir doit avoir peur. Il doit se rendre compte de l'horreur qu'est ce paradis à l'image de celle qui se redresse enfin derrière lui et lui souffle à l'oreille. Un mot. "Cours". Et il obéit, aprés l'avoir fixée et hurlé. Quel imbécile. S'il a peur d'elle... la seule vue du patron lui causera une crise cardiaque.
Cette fois, Naïs dégaine, faisant lentement tournoyer l'antique arme entre ses doigts. Bientôt, mon cher ange, bientôt... Le sifflement de son vieux compagnon lui raconte la mort de leur proie dans un langage que le kriss et elle seule peuvent connaître. Le langage d'un crime resté caché, pour pouvoir être lancé à la face du lapin blanc comme une insulte. Bientôt, le sang coulera et le rire du maître résonnera. Bientôt, petit ange, bientôt...

Le visage de Naïs n'est plus qu'un étrange masque froid et tout aussi terrifiant que celui grimé du maître. Celui du maître est une terreur, celui de la jeune femme une peine éternelle. Quel est le pire ? Il n'y en a pas.
Les lèvres sang étirées en un sourire venimeux, le regard rempli d'excitation et d'une douleur insondable, les gestes à la précision redoutables et à la grâce indiniables. On dirait une marionette à qui l'on aurait donné la vie. Sauf que la marionette a soif depuis toujours. Depuis le jour où elle est apparue sur cette terre, baignant dans le placenta et goûtant pour la première fois le sang maternel. Naïs est née, baignée par le sang. Hémorragie. Et son existence ne sera jamais qu'un bain de sang et de larmes, sauf revirement du Tisseur. Peut-être le changement a t'il commencé déja, d'ailleurs. Il n'y en a en tout cas pas trace pour l'instant, alors qu'elle s'abandonne au plaisir de la chasse. Oublier qu'on tue un humain. Ne penser qu'à la traque.

Inlassablement, elle apparaît devant leur proie, ne portant aucun coup mais la rabattant, éternellement, sur le maître. Elle n'infligera pas de blessures, de son côté. Juste le dernier coup, au moment où l'esprit s'éloignera du corps pour oublier la souffrance. Un coup qui ranimera toute sa douleur, assez pour qu'il ne puisse perdre conscience. Se délecter de sa souffrance, en aspirer les moindres effluves. Jouissance subtile, car mâtinée d'un remords qui ne la lâchera plus. Qui alimentera sa volonté, le moment venu. Souffrir, autant qu'on a souffrir. Loi du Talion. Par quoi mourra t'elle, elle qui a fait mourir par toutes sortes de moyens ? la damnation éternelle, elle la connaît déja. Les dieux ne pourront la punir : son existence même est une punition. C'est bien pour cela qu'elle les blasphème encore et toujours, par le moindre de ses gestes. Insulte perpétuelle. Les signes les plus voyants sont les moins compréhensibles.

_ Pitié...

Ah... ça sait donc implorer ? Finalement, il est comme les autres, même si il a tenu plus longtemps. Tant mieux. Il n'a pas l'air d'avoir fini. Un coup d'oeil là où elle sait - sent - que le maître se tient, et elle se rapproche encore, cachant son arme. Triste en apparence, alors que la joie pétille en elle. Elle aime les crimes soignés, oui. Mais elle aime aussi briser l'esprit de ses proies. C'est bien pour ça que ses crimes laissent peu d'indices. Naïs vole la volonté de ses proies pour l'ajouter à la sienne.

_ Moi aussi, j'ai imploré pitié. Et on ne m'a pas entendue. Pourquoi devrais-je t'entendre ?

Une voix si fragile émane soudain de la chasseresse, que la proie lève un regard de compassion sur elle. Un regard mêlé d'espoir, aussi. Pauvre, pauvre fou. Elle, implorer pitié ? Quelle blague. Autant elle a suivi le maître sans un mot lorsqu'il l'a recueillie, autant par la suite elle lui a reproché d'avoir été en retard. Non, Naïs n'implore pas. Elle se délecte.

_ Des amis m'attendent, ils m'ont envoyé en éclaireur ! Ils vont venir me chercher ! Et ils... ils sont armés ! Ils le tueront, et tu pourras le fuir !

Etrange, comme les gens sont lâches. Etrange, comme ils ont du mal avec l'idée qu'elle puisse tuer. C'est vexant, à la fin ! Elle avait plus de sang sur les mains à 20 ans qu'ils n'ont verront jamais, mais non. Elle ne peut être une tueuse. Ça alimente sa torture. Délectable souffrance, abominable torture... Alors qu'elle se penche pour murmurer l'issue du jeu à l'oreille de leur proie, brisant tout espoir et rallumant la flamme de l"instinct de survie, elle sourit. Ils y en a d'autres dehors ? Parfait. Qu'ils rentrent... La nuit est loin d'être finie, et elle a soif. Soif de leurs stupides volontés de s'en sortir, soif de leurs cris et de leurs sangs.
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