Clowns Are NOT Funny !
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 Lonely Doll(s) [Kaemon]

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MessageSujet: Lonely Doll(s) [Kaemon]   Lonely Doll(s) [Kaemon] EmptyMar 14 Avr - 23:17

Chantant à mi-voix une vieille berceuse dont elle a oublié l'origine, elle se rend dans son "sanctuaire", la salle des poupées. Son empreinte est à ce point inscrite dans la salle que certains clowns hésitent à s'y rendre. Si Naïs est un des clowns attachés au second étage, ce n'est pas sans raison. Ses paradoxes et son perfectionnisme dans le meurtre l'ont faite craindre. Et la manière dont elle refuse de se faire passer pour une participante force un peu leur respect - un peu, car leurs esprits embrumés de sang ne peuvent entièrement concevoir que l'on se prive de proies faciles. Ils ne conçoivent pas son perfectionnisme dans le meurtre comme une qualité, mais comme un énième moyen de se distinguer. Ce n'est d'ailleurs pas faux... pas vrai non plus, mais pas faux. Bah, ça ne lui fait guère qu'un paradoxe de plus à son palmarès...
Elle évolue dans la pièce, laissant ses doigts courir sur les poupées, se saisissant parfois de l'une d'entre elles le temps de replacer une mêche ou d'effacer un pli. Une trainée de suie se voit effacée avec délicatesse - vestige de cette fille qu'elle s'est amusée à faire brûler dans le cadre d'une expérience, hélas non concluante -, un morceau de rembourrage est repoussé à l'intérieur d'un corps bosselé et déchiré - si elle a bonne mémoire, cela date de cette fille qui a tenté de se suicider en se tranchant la gorge avec des ciseaux. Finalement, elle s'était résolue à l'aider, atterrée par tant de maladresse et les dégats collatéraux que l'agonie et la terreur de sa victime entrainés-, une anglaise est refaite prestement. Ses poupées, ses confidentes... Elles ne sont pas à elle mais qu'importe. Lorsqu'elle se rend ici, son premier geste est d'ôter le maquillage qui dissimule les tatouages de ses joues. Le second, d'effacer son sourire. Elle aurait bien effacé l'étincelle de lassitude dans ses yeux, mais c'est impossible.

Silencieuse, elle se déplace de poupée en poupée, en recoiffant certaines, accentuant l'effet "sur le point de tomber en miettes" d'autres. Un rare sourire doux flotte sur ses lèvres alors qu'elle se saisit enfin d'un arlequin poussiéreux, à l'habit déchiré et terni. Dans sa petie main, il tient un masque de verre, hélas brisé. Sa poupée favorite, celle en compagnie de laquelle elle attend sa prochaine visite. Tuera, tuera pas ? Le choix n'est pas encore fixé. A dire vrai, elle n'a de toutes façons pas envie de sang, aujourd'hui. Si elle tue, elle optera sans doute pour l'étouffement. Peu salissant, et puis, se retrouver enseveli sous des poupées à un côté exotique et décalé assez tentant. Ce sera sans doute à cette option qu'elle recourra en cas de pulsion. Sinon... bah, d'autres participants errent dans le manoir, et le jeu comptera encore bien d'autres jours. Et nuits...
Serrant davantage la poupée contre elle d'une main tout en replaçant son éternel melon de l'autre - bien en biais sur ses boucles, sinon le résultat est par trop bancal -, elle se met à grimper sur l'épaule d'une des poupées géantes. Il suffit d'utiliser à son avantage les boursuflures que crée le rembourrage dans le dos, d'être agile et de bien connaître le chemin. D'être un clown, en somme. Quoiqu'il serait drôle de voir un candidat se risquer à cela ! Il finirait sans doute le vieux kriss planté dans la gorge ! Naïs est possessive... et le sang ne la rebute pas, tant qu'elle n'en a pas trop vu pour la trentaine d'heures que compte pour elle une journée. 24 heures, c'est trop peu pour s'amuser et se déchirer coeur et âme correctement.

_ Là, j'ai envie des pilules de Dad. Ou à la limite de celles de Luke.

Luke... Clown intéressant, par sa manière de tuer, mais franchement trop... " troisième étage" pour elle. Sérieusement, y a-t'il un jour dans l'année où il ne se bourre pas de substances en tout genres ? Non, il n'est distrayant que deux minutes. Penser à lui et ses homologues est finalement plus ennuyants que s'ennuyer tout simplement. Naïs balance doucement ses pieds nus en avant, s'amusant vaguement de la manière dont les jupons noirs bouillonnent sous la longue robe blanche, avant de soupirer. Ennui... C'est sans doute son poison bien à elle, celui qui l'empêche de savourer ses rares moments de normalité - ces instants qu'elle a surnommés sa marginormalité -. D'aprés le patron, ils ont tous une faille, inifime, qui pimente le jeu. Oui, ce devait être l'ennui...

_ Je m'ennuie...

Là, maintenant, de suite, si un clown entre et lui dit de se réjouir, elle le tue. Et cette constatation ne fait qu'amener un sourire franchement déprimé sur son visage. Elle s'ennuie... au point de ne plus pouvoir mentir.
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Kaemon Yamaguchi

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MessageSujet: Re: Lonely Doll(s) [Kaemon]   Lonely Doll(s) [Kaemon] EmptyJeu 16 Avr - 18:11

Lonely Doll(s) [Kaemon] BR-NeoGenesis28Bases-27 Lonely Doll(s) [Kaemon] Sanstitre8copie2iw4
« Somewhere over the rainbow
skies are blue… »


La lumière blanchâtre d’un soleil encore jeune se levait. Les rayons nus éblouissaient la peau diaphane du jeune homme. Jeune homme solitaire, la solitude lui était familière et plus: amicale. Depuis toujours. Si pour lui, pouvoir écouter en toute sérénité un silence aussi pur qu'onirique lui apparaissait comme un privilège, beaucoup en auraient vite perdu la raison. L’étendue vierge étendait de longs paysages bleutés de givre. C'était magique. La beauté, dans toute sa splendeur. Le fait qu'un monde aussi complexe que mystérieux ait pu se mettre en marche comme une mécanique bien huilée, et qu'il n'appartenait qu'à l'homme de poursuivre cette œuvre dans le respect et l'humilité. Mais le problème de la société d'aujourd'hui, c’est que l'homme se contente de croire ce qu'on lui dit, telle une fatalité. Il ordonne sa vie selon des principes bien définis. On lui assène de lourdes chaînes virtuelles, qui peu à peu, rongeront son essence propre et individuelle, jusqu’à ce qu’il ne reste de lui, qu’un simple maillon d’une communauté asservie... un pantin. Et Kaemon, dans la cohorte, dans cette foule indistincte, cette masse du commun, avait malgré lui la crainte amer de se trouvait marginalisé par la force des choses. C’est pour cela qu’il aimait être seul, au milieu de cette vaste étendue, le jeune homme en revenait aux valeurs brut, à la notion même d'humanité... Loin de la civilisation corruptrice, loin des idées imposées, loin de ses esprits assombris par l'apprentissage des préjugés... Au milieu de cette immense rien le jeune homme était en face à face avec lui même, et son individualité prenait alors tout son sens... En introspection, ses propres peurs, ses propres espoirs, ses propres rêves... Surgissaient alors. Et il savait. Il savait qu’il ne ressemblait en rien aux autres. Il s’avait qu’il était unique et qu’il ne faisait assurément rien comme autrui. Il s ‘avait qu’il n’était pas devenu semblable à ceux qui le répugnait par-dessus tout. Qui le répugnait de part leur faiblesse et leur passivité. Non Kaemon lui, n’était pas de ces gens qui restaient assit le cul sur leur chaise en attendant qu’on leur commande quelque chose. Lui, il était Kaemon, le rebel inconvertible, la plaie béante de la société!

Kaemon ouvrit les yeux. Adossé au mur d’un couloir, il lâcha un paquet de jurons. Il était dans cet piole depuis quelques jours à peine, cinq lui semblait-il, et déjà il n’en pouvait plus. Lui qui aimait la liberté, se retrouvait enfermé dans un manoir, avec de surplus la désagréable impression d’être constamment surveillé et contrôlé. Et cette idée faisait littéralement sortir Kaemon de ses gonds, il ne pouvait supporter que quelqu’un régisse ses mouvements. Lui qui se soucier tant de rester fidèle à ses valeurs! Le voilà devenu pantin, au ordre d’un bourreau tyrannique!Le jeune homme se frotta les yeux, puis, leva la tête et regarda le plafond, comme si il s’adressait à son bourreau qui le contrôlait de haut. Comme on contrôle un personnage dans un jeu vidéo.

- Arrête ça enfoiré!

C’est pas très fairplay comme jeu! Ticky c’est c’la? Amène toi si tu veux jouer, qu’on établisse de nouvelles règles.

Le japonais se leva, la tête toujours tournée vers le plafond et attendit. Attendre… il n’avait que ça à faire. Ca le rendrait fou! Attendre passivement que quelque chose vous tombe sur le coin de la figure… Non Kaemon n’était pas de ce genre. Dans un dernier regard en direction du plafond, il se mit en marche au travers des couloirs. Tout d’abord il devait retrouver le chemin de son dortoir, impérativement. Sa dernière dose remontait à plusieurs heures maintenant et le manque n'allait pas tarder à se faire ressentir. Alors, la descente allait être douloureuse, affreusement douloureuse. Il avait planqué sa réserve entre le sommier et le matelas de son pieu et avait glissé dans la poche arrière de son jean un petit sachet, qui l‘accompagnerait lors de son excursion. Malheureusement il avait tant erré au travers du manoir que le sachet était vide à présent et le jeune homme devait faire vite. Car, lorsqu’il serait trop tard, le jeune japonais aurait d’affreuses crampes à l’estomac et serait alors en position faible par rapport à son adversaire. Il n’allait certainement pas lui faire ce plaisir!

Kaemon bifurqua à droite au bout du couloir et se trouva maintenant devant une porte. Il l’ouvrit. Le jeune homme s’avança dans la pièce, sur ses gardes. Depuis cinq jours qu’il explorait cette baraque, il en avait vu des pièces, toutes plus glauques les unes que les autres. Voyons voir quelles couilloneries celle-ci lui réservait. Des poupées. Des poupées partout. Par terre. Adossées contre les murs. Alignées sur des étagères. Des centaines de pairs d’yeux qui le regardaient, qui l’observaient. Y avait-il des caméras dissimulées dans ses orbites de verre? D’un mouvement de bras rageur Kaemon balaya toute une rangée de poupées, assises sur une étagère. Ces dernières chutèrent de leur présentoir et s’écrasèrent sur le sol avec grand fracas.

- Alors comme ça on aime collectionner les poupées?! Tu ne feras pas de moi ton pantin mec, non…

Avait dit Kaemon, d’un voix assez forte pour s’assurer qu’Il entendrait, car il était certain qu’Il l’écoutait, ôh ça oui... certain. Puis, le jeune homme abaissa le regard vers le sol, sur les poupées fracassées.

- Ne compte pas non plus à c’que j’casse ma pipe dans ta veille baraque pourrie !

Kaemon enjamba les poupées et se dirigea vers le fond de la pièce, lorsque levant la tête à la recherche d’une quelconque caméra, il aperçut une jeune femme, assise sur une poupée de chiffon géante. Il ne la remarqua cependant pas au premier coup d’œil car l’inconnue se fondait parfaitement dans le décor. Belle poupée de porcelaine.

- Tiens, tu m’as envoyé de la compagnie… c’est vraiment trop aimable à toi, mec…



Alors, qu'est ce que tu fais ici?


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MessageSujet: Re: Lonely Doll(s) [Kaemon]   Lonely Doll(s) [Kaemon] EmptyJeu 16 Avr - 22:09

Sagement assise sur le pantin géant, la tête posée sur la fraise qui entoure le cou de porcelaine, Naïs observe l'intrus depuis l'instant où il est entré. L'arlequin est installé dans son giron, maintenu en place par une main, tandis que l'autre joue avec le tissu soyeux qui vêt son perchoir. Ses yeux sont ancrés sur le garçon en bas, qui parle fort et semble chercher quelque chose, qui fait tomber les poupées et reste indifférent alors qu'elles se brisent, allant jusqu'à les enjamber sans leur prêter la moindre compassion. L'inutilité de sa colère la fascine et elle le guette, souffle ralenti au maximum, parfaitement immobile en dépit de la tension qui s'installe dans ses membres. La clown ne semble même pas l'entendre lorsqu'il s'adresse à elle, cherchant à saisir. Personne n'a jamais réagi de la sorte dans cette salle. D'habitude, ce sont des cris et des suppliques qui résonnent, accompagnés ou remplacés par le bruit mat des larmes qui s'écrasent sur le plancher. Là, rien. Juste cette colère tellement futile qu'elle en devient lourde de sens. Etrange.
Ah, c'est vrai. Il a posé une question, une réponse est donc attendue... sauf que Naïs n'a pas la moindre envie de lui répondre. Elle a juste envie de continuer à observer de ses yeux vides de tout hormis d'ennui et de fatigue, sa poupée bien serrée contre elle, inaccessible. En conséquence, lorsqu'elle consent enfin à parler, ce n'est qu'un murmure qui lui échappe. Trois mots qui sonneraient presque comme une supplique si sa voix n'était pas si dénuée d'intonation.

_ Je m'ennuie...

Cen'est pas une réponse à la question de l'intrus, non. Juste un constat qu'elle fait et refait depuis le début de la journée. Même ce garçon qu'elle a piégé, l'inondant d'azote liquide, ne l'a pas distraite de ses pensées morbides, anxiogènes. Un comble. Si même en agissant de la sorte elle ne peut plus de débarrasser de cette mélancolie qui lui colle à la peau, combien de temps avant qu'elle ne se lasse de la perfection de ses tueries et tombe dans le vulgaire qu'affectionnent tant de gens dans ce manoir, candidats y compris ?
Elle remue enfin, se redressant légèrement avant s'asseoir plus confortablement, ses jambes ramenées sous elle. Ce n'est pas encore que Naïs redescendra de ses nuages sombres et colorés. Finalement, aprés avoir enfoncé son melon sur ses yeux, elle accroche à nouveau son regard à l'intrus. Elle le voit mal, depuis son perchoir, mais ce n'est pas vraiment important.

_ Alors, qu'est-ce que tu fais ici ?

La question de l'intrus, au mot prés. Sauf que Naïs se moque de savoir ce qu'il fait dans la pièce. La réponse est évidente : il râle, parle fort, casse des poupées et pose des questons stupides. Des activités parfaitement futiles, et même dangereuses en ces lieux où il ne faut se fier à personne. Ce qu'elle veut savoir c'est ce qui l'a poussé à entrer dans le jeu. Pour parler de la sorte à Ticky, même si ce n'est qu'à distance, il doit être inconscient. Ou sûr de lui, ce qui revient au même. Un sourire glisse un instant sur les lèvres du clown avant de s'effacer, la laissant encore plus démunie. A quoi peuvent bien lui servir toutes ces interrogations ? Elle n'a qu'à le tuer, et ce serait réglé. D'un autre côté... sa curiosité est piquée.

_ Je devrais te tuer pour avoir cassé les poupées, tu sais. Alors pourquoi j'ai envie d'attendre un peu ?

Il ne reste plus qu'à attendre une réponse... Se laissant brusquement glisser en arrière, Naïs s'échappe loin du regard de l'intrus, disparaissant derrière le dos de tissu. L'arlequin dans une main, elle redescend au sol, y atterrissant sans le moindre bruit, et s'avance enfin vers l'intrus, son regard passant à travers sans le voir. Accroché à sa cuisse, le vieux kriss attend sagement le moment de la mise à mort.
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MessageSujet: Re: Lonely Doll(s) [Kaemon]   Lonely Doll(s) [Kaemon] EmptyVen 17 Avr - 15:01

Elle s'ennuiyait. Alors, elle restait là, inerte sur son perchoir de chiffon, à attendre que le temps passe. Sans rien faire de plus. Que pourait-elle faire d'autre? Le temps file son chemin pour ne plus jamais revenir sur ses pas, c'est bien connu. C'est une fatalité à laquelle elle semblait s'être accomodée. On ne pouvait pas en dire de même pour Kaemon, qui perdait totalement son sang-froid. La situation le destabilisait complétement. Non pas à cause du fait qu'il évoluait dans une baraque stéréotypée façon film d'horeur mais plutôt parce qu'il avait cette désagréable impression de perdre le contrôle. Il avait l'impression d'aller dans le sens qu'on voulait bien qu'il aille et ce, sans même s'en rendre compte. Bientôt, avant même qu'il n'est pu réaliser, il en serait réduit à errer dans la veille bâtisse telle une âme sans concience, condamnée à repêter éternellement une ronde sans but. Et cela avait déjà commençait. Le procesus était en marche. Kaemon devait impérativement trouver un moyen de stopper ce manège infernal. Arrêter la course du temps avant qu'il ne reste plus rien de lui. Sinon, un corps sans âme à l'image de ses poupées. Si, la jeune femme pouvait décemment accepter cette situation, Kaemon lui ne pouvait pas.

- Je lutte.

Réponse aussi brêve qu'avait été celle de la jeune femme. Brêves, mais ô combien révêlatrices. La résignation contre la détermination. Elle devait certainement être enfermée dans cette maison depuis un bout de temps, pour accepter aussi calmement cette situation. Peut-être qu'elle aimait ça après tout. C'était facile. Il n'y avait rien à faire. Pas besoin de réfléchir, pas besoin de sentiments. Juste attendre.

- Je devrais te tuer pour avoir cassé les poupées, tu sais. Alors pourquoi j'ai envie d'attendre un peu ?

Un soldat. Un petit soldat de plomb qui tue, au nom d'un souverain tout puissant. Sans autre raison apparente que celle de faire ce qu'on lui demande. Obeïr. La réflexion était bien loin de tout cela. Juste l'obéïssance aveugle et absolue. En échange de quoi? Quelle était sa récompense pour ses accomplissements meutriers? La reconnaissance de celui qui a su s'imposer en tant que maître à ses yeux? Pathétique. Les humains ont besoin de quelque chose au dessus d'eux. C'est débile, mais c'est comme ça. Pourquoi pensez-vous que dieu est adulé ainsi ? Parce que les humains croient qu'il va les protéger, évidemment. Alors qu'en réalité il n'en a rien à fouttre. Il doit bien se fendre la poire d'ailleurs. Ou alors être désolé par le manque de dicernement de ces marmots. Cette notion, d'autres l'avaient bien comprise et en profite alors pour satisfaire leur soif de domination. Elle était bien marrante cette petite à vouloir faire de Kaemon une victime, sans voir que dans l'histoire la victime n'était autre que elle. Tikcy avait exelement bien fait son boulot, la jeune femme avait entièrement renié l'usage de ses capacités intelectuels et laissait son maître réfléchir pour elle. Navrant.
Soudain, elle disparue dans le dos de l'immense poupée de chiffon, pour réaparâitre quelques secondes plus tard au sol. Tel un automate, elle s'avançait maintenant vers Kaemon, afin d'accomplir son devoir. Cependant, elle avait dit avoir envie d'attendre... pourquoi? Serais-ce une timide pointe de jugement personnel? Pourquoi ne s'empressait-elle pas de faire ce pour quoi elle avait été conçue, tuer? Elle avait prononçé ces dernières paroles, comme une question. Une question qu'elle se posait à elle même. Et si, elle se posait encore des questions, c'était qu'elle n'était pas totalement morte de l'intérieur. Peut-être bien que la jeune femme luttait avec la minime individualité qui lui restait encore. Peut-être qu'il y avait enfin de compte quelque chose à sauver chez cette femme. Une étincelle qui n'avait besoin que d'un petit coup de pouce et quelques encouragement pour embraser l'être d'une nouvelle force de dicernement. Puissante. Propre. Unique.
- Peut-être que tu devrais me tuer... Peut-être pas. Personne ne peut savoir pour toi, c'est à toi seule qu'il revient de faire la part des choses.
Intriguante. Cette jeune femme avait piqué la curiosité de Kaemon. Si elle avait envie de s'en sortir, peut-être même qu'il pourait l'y aider. Peut-être, mais peut-être pas aussi... il faut voir.
Kaemon se détourna de la jeune femme et alla rejoindre le mur proche, contre lequel il appuya son dos avant de se laisser lentement glisser jusqu'au sol.
- Alors, tu t'es décidée?





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MessageSujet: Re: Lonely Doll(s) [Kaemon]   Lonely Doll(s) [Kaemon] EmptyVen 17 Avr - 16:39

Il... luttait ? Les sourcils de Naïs se froncent imperceptiblement. Quel intérêt ? Lutter ne fait qu'accélérer la chûte, rendre la fin plus douloureuse. Dés que les gens commencent à lutter, à se rebeller, ils se condamnent fataement à finir comme les poupées entreposées en ces lieux, brisées et ternies. Ne vaut-il pas mieux laisser passer, attendre ? C'est assez incompréhensible. Il s'est engagé dans quelque chose où la lutte accélére la fin, ne s'en doute t'il pas ? Si les colwns existent, c'est bien pour cela. Pousser les participants à lutter et à s'épuiser en vain, afin que Lui puisse tirer plus aisément les ficelles. Et la réponse à son autre question est, en un sens, pire.

- Peut-être que tu devrais me tuer... Peut-être pas. Personne ne peut savoir pour toi, c'est à toi seule qu'il revient de faire la part des choses.

Tt... facile à dire. Le problème est qu'elle ne peut pas la faire, justement. Elle n'a jamais appris. Un instant, ses prunelles reflétent son trouble avant qu'un rire désabusé lui échappe et qu'elle ne fixe la poupée dans sa main. Si inutile... incapable de choix. Et l'intrus qui n'a de cesse de la provoquer, allant jusqu'à lui demander si elle est "décidée". Pathétique... Ce ne sont que des phrases creuses. Personne ne peut décider pour elle, vraiment ? Quelle blague. Mais les gens passent leur vie à décider pour les autres, à les influencer !
Elle se recroqueville contre une poupée, s'enfonçant dans le tissu doux, paupières closes. Son visage est comme un masque de cire alors que ses pensées s'activent, cherchent à comprendre. Pour parler de la sorte, il ne doit pas savoir à quel point la simple présence de quelqu'un peut influencer un choix et modifier ses conséquences. Ou alors, il ne le sait que trop. Non, elle ne le tuera pas encore. Parce qu'il est intriguant, et que la manière dont il lui renvoie ses questions est différente de celle des autres personnes présentes dans le manoir. Les autres l'auraient juste supplier de ne pas les tuer, elle en a encore eu la preuve ce matin.

Sa main va chercher le vieux kriss et ses yeux se rouvrent pour se poser sur la lame torse. Elle a pris des reflets rougeâtres d'avoir baigné si souvent dans le sang. Son père, sa mère, tant d'autres dont elle ne sait rien. Elle n'a pas particulièrement envie de savoir, d'ailleurs. Ils étaient là, et ils étaient des moutons, qui l'empoisonnaient lentement, qui voulaient l'entraîner dans leur chûte. Point. Que ce soit avec les jolies pilules, la pipe à opium si douce à l'odeur entêtante, les hommes qui voulaient se l'attacher ou les femmes qui voulaient qu'elle les imite. Tout ces gens qui voulaient la faire correspondre à leur normalité. Un peu comme l'intrus semble le faire. Mais dans le même temps, il lui reste un doute. Et comme à chaque fois qu'elle est partagée, elle suffoque.
Pour se rassurer, elle fait tournoyer l'arme, la faisant passer entre ses doigts, dans une valse étrange. Ses yeux ne s'en décrochent pas. A croire qu'elle a oublié l'intrus... Impression détruite puisqu'elle répond enfin à la question.

_ Décider ? Lutter ? Tu ne sembles pas saisir ce qu'est ce lieu.

Non, vraiment il ne comprend pas le manoir. Il n'y a qu'ici qu'elle peut évoluer en toute liberté, aussi étrange que cela puisse paraître. Naïs doit tuer, parce que ce besoin de destruction et d'adrénaline est ancré en elle, aussi douloureux qu'il puisse être, aussi agréable qu'il soit, et ce depuis toujours. C'est en son nom qu'elle tue, au nom de la noirceur qui l'étreint.
Finalement, elle repose ses yeux sur l'intrus. Une étincelle d'amusement brille un instant alors qu'elle lance habilement son arme et la plante dans le mur en face d'elle, entre deux poupées. Cen'est qu'aprés qu'elle attaque enfin. Mais verbalement.

_ N'es-tu pas pire ? A croire que tu ne veux voir à quel point il est impossible de faire des choix seul. Face à une des carpettes habituelles, la question de tuer ou non ne se serait pas posée. De même que tu ne peux t'être engagé là-dedans de toi-même. Notre vie toute entière est influencée par les autres et leurs actes. Lorsque je les tue, je reconnais au moins qu'ils ont existé à un instant.

Quelle serait la réponse de l'intrus ? D'ailleurs... elle commence à s'en lasser, de penser à chaque fois "l'intrus". C'est répétitif, et moche de surcroît. Un sourire malin court sur ses lèvres, qu'elle ne cherche pas à cacher, et fait écho à l'habituelle voile douloureux de ses yeux.

_ Tu as un nom ?

Aprés tout, ils ont tous été renommé par Lui. Même si ils ont gardés leurs identités d'avant, ils ne sont plus vraiment "humains". Ils sont des clowns avant tout...
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MessageSujet: Re: Lonely Doll(s) [Kaemon]   Lonely Doll(s) [Kaemon] EmptySam 18 Avr - 17:42

Kaemon aimait-il si peu la vie pour être à ce point inconscient du danger qui le guettait? En un instant sa vie pouvait prendre fin. Et alors, il aurait perdu la partie. Ticky aurait gagné. Dans ce cas pourquoi, ne se montrait-il pas plus entreprenant, tuer la fille, et on en parlerait plus?
°Surement parce que d'une part ce serait une victoire pour une défaite. Il aurait certes la vie sauve mais aurait agit à son tour comme un petit soldat de plomb qui sévit sous les menaces d'un enfoiré. Car c'était précisément ce que Ticky désirait: mettre en place un jeu d'échec grandeur nature où la tuerie était la tactique maîtresse de la victoire. Qu'est ce qui lui avait pris de s'inscrire à ce jeu aussi?! Erfm... il devait encore être complètement défoncé. °Mais de plus, si il ne tuait pas la jeune femme c'était pour la simple et bonne raison qu'il n'en avait pas envie. Certes Kaemon avaient beaucoup de vices mais jamais il n'avait ôter la vie. Lui comme chacun n'avait aucunement le droit de disposer du pouvoir de vie ou de mort sur autrui. °Et enfin et surtout, parce qu'il avait l'intime conviction que si il parvenait à tirer cette fille de l'emprise de Ticky, cela causerait à ce dernier beaucoup plus de frustration que si Kaemon l'avait tué. Ce serait s'en prendre directement à son autorité suprême. Et rien, rien n'est pire pour une icône que de perdre un fanatique.
La jeune femme avait à présent un kriss dans la main et le faisait lentement tournoyé entre ses doights.
- Décider ? Lutter ? Tu ne sembles pas saisir ce qu'est ce lieu.
Qu'est ce lieu? Bien-sûr que si il l'avait compris. C'était le terrain de jeu de Ticky. Il l'avait bien compris. Mais elle, le savait-elle seulement? Avait-elle conscience qu'elle n'était qu'un pion sur ce grand échequier? Que ses actions meutrières ne lui rapporteraient jamais aucune considération et ça, parce que son maître vénéré se plaçait bien au dessus d'elle pour lui accordait la moindre importance. Ticky avait su lui tendre la main au bon moment de sa vie, lorsqu’elle était prise jusqu'au cou dans les sables mouvants du désespoir, s'attirant ainsi avec aisance la confiance et toute la redevance de la jeune femme. Il avait su s'imposer en tant qu'essentiel dans sa vie, si bien que maintenant la jeune femme n'envisageait aucune autre alternative. Toutes les vérités émanaient de lui, le reste n'avait pas d'importance. Elle n'était rien, Il était tout. Pas besoin de connaître la vie de la jeune femme ni celle de Ticky pour savoir cela, la mécanique est la même pour tous les régimes despotiques.
Soudain, la jeune femme lança son kriss à travers la pièce. Ce dernier termina sa course planté dans le mur qui lui faisait face. Elle s'était débarassée de son arme, peut-être avait-elle choisi de ne pas le tuer...
- N'es-tu pas pire ? A croire que tu ne veux voir à quel point il est impossible de faire des choix seul. Face à une des carpettes habituelles, la question de tuer ou non ne se serait pas posée. De même que tu ne peux t'être engagé là-dedans de toi-même. Notre vie toute entière est influencée par les autres et leurs actes. Lorsque je les tue, je reconnais au moins qu'ils ont existé à un instant.
Impossible. Déjà ce mot voulait tout dire. L'Impossible n'est rien. C'était trop facile. On colle la notion impossible partout, afin de ne pas se sentir responsable de sa passivité. Il suffit juste de le vouloir. D'être suffisamment déterminé. Mais apparement la détermination ne semblait pas être son fort... On a toujours le choix. Le choix de refuser. Bien sûr, cela demandait un petit-effort. Kaemon en savait quelque chose. Lui même avait préféré éviter les sentiers battus afin de se frayer son propre chemin, lui qui nageait à contre-courant, qui basculait les idées reçues et ce dans quelques domaines que ce soit. Autant vous dire, que des obstacles Kaemon en avait rencontré pas mal et que, afin de les surmonter et de poursuivre sa voie, il avait du bannir le mot Impossible de son vocabulaire. Si bien qu'aujourd'hui il pouvait être fier de son parcours, personnel. Il avait tout fait pour ne pas suivre le même chemin de monotonie et de servitude de « ses carpettes habituelles », commme elle disait. Alors qu'elle ne dise plus jamais qu'il n'agissait pas uniquement de lui-même!
Lentement, Kaemon releva la tête et planta son regard dans celui de la jeune femme.
- On n'est pas influencé. On choisit de l'être. C'est la voix de la facilité même. Il est bien plus facile d'ombtempérer que de s'opposer. Tu crois que tu es forte et indépendante mais en réalité tous tes mouvement sont calqués sur un modèle que l'on a soigneusement établit à ton intention. Que reste t-il alors de tes propres état-d'âme? Tu es ce que l'on a fait de toi.
Il avait parlé d'une voie calme et posée. Le japonais ramena ses longues jambes vers lui et les entourna de ses bras.
Son nom. Elle lui demandait qu'elle était son nom. Peut-être devrait-elle se poser la question de savoir qui elle était, elle même. Se serais déjà bien, pour commencer.
- J'mappelle Kaemon.
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MessageSujet: Re: Lonely Doll(s) [Kaemon]   Lonely Doll(s) [Kaemon] EmptySam 18 Avr - 22:05

Paroles que tout cela. La seule chose qui ressort de son discours, c'est qu'il se tient en marge. C'est risquée, mais ne fait-elle pas de même ? Encore qu'il la fasse presque douter. Ce n'est pas un maigre exploit. Qui ne fait que renforcer sa curiosité vis-à-vis de cet homme.
Un léger sourire court sur ses lèvres alors qu'elle fixe le dénommé Kaemon. Un nom étrange, qu'elle s'amuse à répéter, le prononçant avec soin. Ca lui plaît. Ca sonne un peu comme démon... Il ne lui semble pourtant pas en être un, si l'on omet la manière dont il fait s'insinuer le doute en elle. Elle sent d'ici la caresse venimeuse de la migraine, et se sent suffoquer de plus en plus. Experte maintenant, elle dissimule son trouble. Autant en profiter, parce que cacher l'étau qui commence déja à s'inisinuer autour de ses tempes va être bien plus difficile. Qui a dit que les clowns n'étaient pas humains ?

_ Naïs Dafnis Fearn. Parricide, matricide, et plein d'autres choses en "cide". Accessoirement accrochée à l'infime bout de bonheur qu'elle a pu dérober aux fées.

Qu'il tire les conclusions qu'il souhaite, elle s'en moque. De toute manière, elle ne peut nier ce qu'elle est. Une tueuse. Elle ne sait plus qui a dit que les aprés-guerres sont faites pour enterrer les morts et trouver quelques belles phrases. Elle a fait l'impasse sur les belles phrases. Aprés tout, ils étaient déja morts de l'intérieur - quoique peut-être un peu plus vivants qu'elle -. Moui, bien sûr... on y croit. Quand à son boût de bonheur... elle aime la mort avec une passion presqu'effrayante. Mais elle recherche avec encore plus d'obstination la Mort.
Un sourire amer lui échappe et elle baisse la tête. la migraine pulse à ses tempes avec plus de force maintenant, comme autant de voix qu'elle refuse d'écouter. Elle les connaît, de toutes façons, et leur discours aussi. Tuer est mal, elle n'est qu'une erreur... Ce n'est pas si faux. Ce n'est pas agréable pour autant.
Ses mains se crispent sur ses tempes, faisant tomber le chapeau qui roule au sol, inutile. Ca fait mal. Naïs a l'impression que ses tempes vont se broyer, et la sensation est aussi atroce que ce qu'elle ressent aprés avoir tué, le plaisir en moins. Mais elle ne pleure pas. Depuis combien de temps n'a t'elle pas versé une larme, une seule ? Combien d'années qu'elle garde les yeux secs ? Elle ne sait pas. A t'elle seulement pleuré un jour ? Ce n'est pas sûr. On lui a appris à fuir la douleur, pas à l'affronter, et maintenant il est trop tard.

_ Ca fait mal...

Une main glisse sur ses yeux et se crispe férocement dessus. Elle n'a pas les ongles trés longs, heureusement. Dans son état, elle pourrait parfaitement se crever les yeux, si c'était le cas. Rien de trés réjouissant, d'autant qu'elle doute de conserver longtemps sa vie, et pire, son rang de clown, ce titre auquel elle s'accroche désespérément, si elle se retrouve aveugle. Elle a envie d'hurler. La seule qui la retient, c'est qu'elle n'a pas envie de voir débarquer un confrère alors qu'elle est désarmée et en position de faiblesse. Allez leur faire comprendre aprés que pour l'instant, il ne faut pas toucher à l'homme assis non loin. Il serait plus facile de leur faire croire que le patron se fait passer pour un participant.
Bizarrement, elle ne craint pas qu'il la frappe alors même qu'elle est en position de faiblesse. Depuis son entrée, c'est lui qui mène le jeu de toutes manières, donc ça ne change pas beaucoup. C'est juste étrange, et presque rassurant. Un peu comme la vague lueur d'une bougie alors qu'on est dans la tempête. On ne la voit pas, on n'a pas vraiment conscience de son existence, mais malgré tout, un instinct fait sentir qu'il y a quelque chose là-bas, qu'on pourra reprendre son souffle, fut-ce un instant.

_ Etrange... ça faisait longtemps.

Depuis que le lapin blanc est parti, en laissant sur ses épaules le soin de s'occuper des deux adultes. C'est quelque chose qui alimente sa noirceur. Il l'a abandonnée. Et eux ne méritaient pas qu'elle se soucie d'eux. Leur monde et leurs pilules ont suffi pour les maintenir en vie... En dépit de la douleur qui pulse sous son crâne, Naïs est prise d'un fou rire qui ressemble plus des pleurs, n'était l'absence de larmes. Le passé est vraiment un poison... finalement, l'ennui n'est pas sa vraie faille. Ou alors, c'est qu'elle en a plusieurs. L'hypothèses est bien plus crédible, en fait. Et ce rire douloureux qui refuse de s'arrêter, ses mains qui se crispent sur son visage, ne font que la faire sombrer davantage. Dans son esprit, la tempête redouble d'intensité.
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MessageSujet: Re: Lonely Doll(s) [Kaemon]   Lonely Doll(s) [Kaemon] EmptyDim 19 Avr - 14:01

Naïs Dafnis Fearn. Son nom. Unique témoignage de son individualité. Elle avait tué ses parents. Pourquoi? Qu'est ce qui l'y avait poussé... ? Ticky? Ou alors cela était-il bien plus antérieur, à l'époque ou elle n'était encore qu'une petite fille ?! Mystère. Un mystère qui avait eu pour conséquence d'intriguer le jeune homme. Ce qui n'était pas une mince à faire. Lui, l'éternel blasé. Les paroles de la jeune femme lui rappelèrent alors ses propres parents. Il n'avait plus entendu parler d'eux depuis 6 ans maintenant. Et c'était tant mieux. Ses parents étaient écoeurants. Vraiment. Trop préoccupés par ceux que l'on pouvait penser d'eux, ils n'avaient pas hésité à virer leur propre fils de la maison à la première escapade.
Le bonheur? C'est donc ça la finalité recherchée. Le bonheur. Un mot qui sonnait faux aux oreilles de Kaemon. Un mot qui en promettait long mais qui n'en faisait rien. Les hommes recherchent tous le bonheur, quelques différents moyens qu'ils y emploient. Ils tendent tous à ce but. La volonté ne fait jamais la moindre démarche que vers cet objet. C'est le motif de toutes les actions de tous les hommes jusqu'à ceux qui vont se pendre. Ils fixent cet idéal dans leur tête et ne ils ne voient plus rien d'autre. Ainsi, lorsqu'une personne prétend detenir la clef de ce bonheur tant escompté, les hommes n'hésitent pas à le suivre ans autre questionnement. Etait-elle heureuse maintenant qu'elle avait suivie Ticky? Indéniablement, non. Le bonheur. Encore une belle connerie. La notion de bonheur a été inventée de toutes pièces dans le but d'asservir les hommes toujours plus et de les faire devenir fous. Non, la finalité n'était certainement pas le bonheur. Hé je n'ai jamais dis que la vie était marante! D'ailleurs je peux vous affirmer qu'elle ne l'est pas.
Kaemon regardait toujours la jeune femme qui se cachait à présent le visage entre ses mains, rigolant de dépit. Oui ça fait mal. Prendre conscience fait mal. Doucement, le jeune asiatique se releva et s'éloigna du mur. Arrivé à hauteur de la jeune femme, Kaemon se baissa pour ramasser le chapeau abandonné sur le sol. Il joua avec quelques secondes, le retournant dans ses mains, puis il tendit finalement le bras afin de le replacer sur la tête de sa propriétaire. Il appuya doucement sur le dessus du couvre chef pour que ce dernier épouse la forme du crâne de la jeune femme.
- Oui, ça fait mal.
Il ramena ensuite son bras le long de son corps et mit les mains dans les poches trouées de son vieux jeans, délavé. Etrangement, il n'éprouvait aucun dégoût envers cette jeune femme. Elle n'avait pourtant pas grand chose de différents des autres. Si ce n'est ce petit détail; ce petit soupçon de dicernement qui lui restait encore, et qui faisait qu'elle n'était pas encore totalement morte. Pas encore totalement à jeter.
- Navré de te décevoir ma jolie mais le bonheur n'existe pas.
Il va falloir trouver une autre motivation si tu veux t'en tirer. A supposer bien sûr que tu veuilles t'en tirer...
Sur ce, Kaemon tourna les talons et se dirigea vers le fond de la pièce. Il marcha quelques instants au hasard. Pour finir il se stoppa dans une allée que formaient deux grandes étagères en bois. Le jeune homme caressa du bout des doigts le replis que prenait la robe d'une poupée sur la surface plane de son comptoir. Lorsque, il effleura quelque chose de mou, sous les volants du vêtement de chiffon. Il s'en saisit et extirpa sa trouvaille de sous sa cachette. Un sachet d'héroïne! Yeah ça ne pouvait pas mieux tomber! Ouais, l'héro, Kaemon en avait besoin. Mais ce n'était en aucun cas son mentor, non! Juste son coup de pouce... Une fois, Kaemon avait arrêté la drogue pendant trois semaines, juste pour se prouver qu'il en était capable. Pour se prouver, qu'il n'était pas sous contrôle. La desente avait été horrible! Il s'était roulé par terre et avait hurlé pendant plusieurs heures. Mais une fois cette lourde étape passée, tout allait nickel! Il était seul maître de sa vie! Il n'était pas sous l'emprise de la drogue! Yeah!
Enfin, si un jour vous trouvez un junkie qui vous prétend le contraire, faîtes moi signe... Tous les drogués se croient plus fort que l'héro, jusqu'au jour où...
Kaemon glissa le petit sachet dans la poche intérieur de sa veste. Il ne ressentait pas encore le manque et mieux fallait ne pas risquer de se trouver dans un état second, avec une tueuse en série dans les parages. D'ailleurs que faisait-elle? Planqué entre ces deux étagères, Kaemon ne l'avait plus dans son champ de vision...
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MessageSujet: Re: Lonely Doll(s) [Kaemon]   Lonely Doll(s) [Kaemon] EmptyDim 19 Avr - 15:50

Une main appuie sur son crâne, main étrangère qui lui remet son chapeau alors que le souffle de la jeune femme se suspend un instant. Personne. n'a. le droit. de. la. toucher. C'est la condition sine qua non pour échapper à un massacre, une règle qu'elle s'est fixée quelques mois avant d'arriver ici. Sauf que... il a déja passé quelques barrières. Et elle n'a toujours pas ajouté à ses projets de le tuer. C'est pourtant pour ça qu'elle existe... ou pas ? Le petit discours moralisateur de Kaemon ne lui tire pas même un soupir. Le seul signe qu'elle a entendu est la main qui glisse de ses yeux vers son chapeau, l'enfonçant davantage sur son crâne.
Elle entend le bruit de ses pas qui s'éloignent et en profite pour se relever, silencieuse, et reprendre son arme qu'elle garde à la main. La migraine pulse toujours à ses tempes, la faisant légèrement grimacer, alors qu'elle part à la recherche de l'homme. Elle avance un peu au hasard, avant de finalement apercevoir un morceau de chevelure. C'est bien joli, les cheveux décolorés, mais franchement, pour la discrétion, il repassera. Dixit une fille aux cheveux roux bien voyants... la différence, c'est qu'elle, elle n'a pas à se cacher, sauf envie de traquer de traquer quelqu'un. C'est un peu ce qu'elle est en train de faire, d'ailleurs.
Naïs serre les mâchoires alors qu'elle approche davantage. C'est quoi cette manière de baisser sa garde ? D'autant que d'expérience, elle peut dire que le champ de vision est ridicule à cet endroit de la pièce. Ce n'est pas pour rien que c'est son coin favori pour tuer...
Elle fait tournoyer son arme un instant avant de la lancer, la faisant siffler aux oreilles du triple imbécile qui semble oublier qu'il est dans la même pièce qu'une tueuse au minimum, avant que le kriss ne se plante, vibrant, dans le mur revêtu de bois.

_ Crétin. Rien ne t'indique que je n'ai pas changé d'avis, ni que je suis le seul clown ici. Au lieu de faire des grandes phrases, reste en vie, ça sera nettement plus intéressant.

Etrange qu'elle se soit énervée sur lui. D'habitude, elle se contente d'osciller entre joie et déprime. Naïs n'est pas encore bipolaire, mais cela ne saurait tarder. Quelqu'un d'observateur aurait su exploiter ce trait, si il n'était pas aussi inconstant que celle qui le possède. Mais allez jouer sur l'humeur de quelqu'un qui saute de joie en même temps qu'il hurle sous le coup des remords, vous ! Le seul avantage de la colère que le clown sent gronder dans ses veines est qu'elle commence à chasser l'étau autour de ses tempes et lui interdit de se torturer l'esprit pour l'instant.
Tranquillement appuyée à une poupée géante, elle pose sur lui un regard perçant avant de s'approcher, récupérant son arme, puis retournant sur ses pas. Sérieusement, qu'est-ce que c'est que ce type ? Avec ses leçons de Père-la-Morale... Un sourire froid lui échappe. Qu'un intrus entre, afin qu'elle lui fasse saisir la réalité de ce jeu qu'est la mort et le manoir. Et l'on verra bien si ses discours survivront longtemps. Il est facile de parler tant que l'on n'a pas tué, ou vu tuer. Aprés, c'est plus dur...

_ Sometimes, the last thing you want comes in first
Sometimes, the first thing you want never comes
But I know that waiting is all you can do
Sometimes


Elle le provoque. Et elle continue sa chanson. C'est agréable, de laisser sa voix s'élever de la sorte. C'est comme si il n'y avait pas que les mots qui s'envolaient, comme si elle aussi prenait son envol. Juste pour un instant, se croire libre et normale. Jusqu'à l'atterrissage, qui lui rend sa colère toujours aussi forte. Pourquoi, bon sang, ne peut-elle pas vouloir le tuer ? Elle se sent privée de la seule chose stable chez elle.
Sa main accroche une poupée qui tombe. Elle sourit alors qu'elle se saisit de la lourde aiguillle creuse qui était cachée à l'intérieur, et la soupèse. Comme une enfant, elle est fascinée par cet instrument et le compare à son kriss, calculant les possibilités de chacun. Pour le coup, elle serait presque revenue à son état normal...
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MessageSujet: Re: Lonely Doll(s) [Kaemon]   Lonely Doll(s) [Kaemon] EmptyMar 21 Avr - 22:57

Pourquoi se fatiguait-il à vouloir faire comprendre à la jeune femme qu’elle faisait fausse route? C’était en soit un peu égoïste de la part Kaemon. Lorsqu’on ne se rend compte de rien on ne souffre pas. C’est seulement à partir du moment où l’on prend conscience de l’ampleur misérable de la condition humaine que le mal survient. Kaemon avait perdu son innocence trop jeune, à l’âge de quinze ans, autant vous dire qu’il avait eu largement le temps de se rendre compte des choses. Et, ce qui résultait de son observation du monde n’était franchement pas glorieux à entendre. Lui, il savait. Lui, il avait mal de savoir. Il n’avait rien demandé à personne, pourtant. On l’avait mis devant les choses et il n’avait pu faire autrement que souligner l’évidence. Mais cette jeune femme, comme tout ceux qui ne savaient pas tous ce que Kaemon savait, n’enduraient pas sa souffrance. Ils étaient libres de croire en ce qu’ils voulaient , même à l’existence du bonheur si cela pouvait les conforter. Tandis que le jeune homme lui était bien trop au courant pour ne plus espérer de rien. Pourtant, il aurait bien aimé. Mais, au lieu de ça, il avait devant les yeux cette vérité rigide du monde et ne pouvait plus s’en détourner, jamais. Jamais il ne goûterait à la quiétude des insouciants. Jamais il ne passerait une bonne nuit de sommeil, bercé par des rêves fantasques. Jamais il ne pourrait se réconforter dans l'illusion que la finalité qu‘il poursuivait était meilleure et qu’elle valait réellement la peine de se donner tant de mal! Non, la vérité le rattraperait, toujours. De toute façon qu’on vive une vie de merde sans s’en rendre compte ou une vie de merde en toute conscience, la finalité sera la même: crever. Alors à quoi bon… A quoi bon balancer tout ça à la tête de l’inconnue? Qu’elle vive avec ses illusions bidons, il s’en fichait pas mal à près tout! Il avait voulu battre quelques cartes afin qu’elle puisse gérer sa vie en ayant pleinement conscience de toutes les alternatives, mais finalement… pff… quand on voit où cela avait conduit Kaemon. Au final, il n’était pas plus avancé qu’elle. Il savait, oui il savait, mais à quoi bon, tout le monde s’en moquait pas mal de savoir qu’il savait! … Il pouvait se vanter de ne pas être comme les autres, de ne pas se laisser contrôler par personne… mais honnêtement, si le jeune homme se réconfortait dans cette idée, c’est uniquement parce qu’il n’en avait pas d’autre à disposition… On fait avec ce qu’on peut… Le jeune asiatique commençait maintenant à avoir mal à la tête. Chacun son tour.
Soudain, quelque chose le tira de ses pensées. Un objets volant au travers de la pièce et qui termina sa course planté dans le mur. Une arme. Le kriss de Naïs.

_ Crétin. Rien ne t'indique que je n'ai pas changé d'avis, ni que je suis le seul clown ici. Au lieu de faire des grandes phrases, reste en vie, ça sera nettement plus intéressant.

Elle était bien indécise. Tuera. Tuera pas. Mourir? Pourquoi pas. Kaemon aurait perdu la partie face à Ticky, mais il ne serait de toute évidence plus là pour prendre conscience de sa défaite. Oh et puis il s’en fichait pas mal de ce que pouvait penser Ticky! Merde. Depuis quand se mettait-il à se soucier de ce que pouvait penser les autres!? Mais, il était bien trop impliqué maintenant pour pouvoir y penser sérieusement, à mourir. Et pourquoi tenait-il de tels propos à Naïs? Comme si le fait qu’elle était pathétiquement ignorante pouvait le préoccuper. Comme si le fait de savoir changeait réellement quelque chose… Kaemon avait maintenant définitivement mal à la tête. Entre-deux la jeune femme était passée devant lui afin de récupérer son arme et s’en était retournée on ne sait où. La tête du jeune homme devenue lourde s’inclina en avant. Le japonais massa ses tempes du bout des doigts, essayant de chasser la migraine ainsi que toutes ses pensées qui lui torturaient l’esprit. La douleur redoublait alors qu’une chanson se faufilait insinueusement dans ses oreilles pour faire écho à l’intérieur de son crâne. Kaemon avait trop mal pour en écouter les paroles. Une chose était sûr, il fallait qu’elle arrête! Kaemon redressa la tête et regarda autour de lui. Elle était là, pas très lui, adossée à une poupée géante.

_ Cesse de chanter,... s'il te plaît.

Elle ne donnerait certainement pas suite à sa demande, il l'avait faîte tourner en bourique et elle allait certainement vouloir lui rendre la pareil. Au fond, ils avaient peut-être plus de points communs que ce que Kaemon voulaient bien croire. Pour commencer, ils étaient tous deux des victimes de la vie... même si les manières de l'être différaient. Cela ne changeait dans le fond, pas grand chose...


Dernière édition par Kaemon Yamaguchi le Mer 22 Avr - 12:06, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Lonely Doll(s) [Kaemon]   Lonely Doll(s) [Kaemon] EmptyMer 22 Avr - 11:43

Emerveillée, elle observe la lourde aiguille, la manipule avant de la poser au sol, rangeant son kriss. Elle chante toujours alors qu'elle cherche un endroit où la dissimuler. Finalement, elle dénoue le long ruban autour de son cou, l'enroulant autour de son avant-bras et y glissant le cylindre d'argent. Quelques mouvements lui assurent qu'il est bien assuré. Naïs s'apprête à resserrer encore le noeud lorsqu'une voix retentit, presqu'implorante. Surprise, elle cesse son chant et se tourne vers Kaemon. Tête basse. Visage pâle. Et cette voix aux accents pathétiques... Il a supplié, lui l'orgueilleux, le donneur de leçons. Tout en lui crie sa douleur. Et bizarrement, sa rancoeur fond à cette vue. Finalement, il est aussi faible qu'elle.
Silencieuse, elle revient vers l'asiatique et appuie délicatement sur une de ses épaules, le forçant à s'asseoir. Ca ne sert à rien de rester debout alors qu'il semble souffrir autant. Si ce n'est à se fatiguer inutilement. L'instant d'aprés, elle a à nouveau disparu entre les poupées dont elle connaît par coeur les secrets. Elle sait ce qu'elle cherche. Il ne faut pas croire que les seules surprises de ces pièces résident dans dans les pantins et les pièges qu'elles recèlent. Les clowns vivent en ces lieux. Les hantent, diraient des mauvaises langues. Et y cachent ce dont ils pourraient avoir besoin. Ses yeux se posent enfin à l'endroit qu'elle cherchait. Une simple lame de parquet. Elle la soulève et en sort ce qu'elle recherchait. Un tube de médicaments et une bouteille d'eau. Aprés tout, les clowns sont humains, et les hurlements d'agonie, ça a beau être agréable, ça donne trés vite mal à la tête. Surtout quand on tue des filles. Elle est toujours stupéfaite par les octaves que couvrent leurs voix. A croire que la légende des vitres qui se brisent à cause d'hurlements n'est pas une légende, justement !

Se penchant devant le jeune homme toujours prostré, elle lui tend d'office bouteille d'eau et cachet, le mettant au défi de ne pas les avaler du regard. Elle n'essaye même pas de comprendre pourquoi elle veut l'aider, se contenant d'agir à son gré. De toutes manières, si elle réfléchit aux implications de chacun de ses actes, elle risque de devenir folle à force de contradictions. C'est bien pour cela qu'elle s'y essaye, d'ailleurs. Amusée, elle secoue légèrement la tête, se reculant et s'asseyant de l'autre côté de "l'allée". Une contradiction de plus... elle mérite bien sa réputation de clown insaisissable, à ne pas pouvoir se saisir elle-même. Sauf sur un point. Et son regard s'assombrit en y pensant. Lui mourra, c'est certain. Il ne pourra pas se cacher éternellement. Qu'il ose se montrer à elle, et il sera condamné. Inévitablement. Et elle sombrera un peu plus. Tout aussi inévitablement. Mais cela, elle le met de côté. Elle y repensera plus tard. Le moment n'est pas propice. Une fois qu'il sera mort, là ce sera le bon moment. Pas avant.
Attentive, elle reporte son regard sur son vis-à-vis, le fixant sans gêne aucune. Elle a toujours cette espèce d'innocence enfantine qui ne la fait agir que sur des impulsions. Que la plupart soient mortifères n'est qu'un détail. Pour l'instant, elle est juste curieuse. Comment quelqu'un qui semblait si fort l'instant d'avant peut se révéler aussi fragile maintenant ? La contradiction la fascine, et l'occupe. Quelqu'un comme le patron, véritablement fort, aurait caché avoir mal, pour ne pas entâcher son image - enfin, si tant est que le patron puisse souffrir d'un mal tel une migraine -. Alors quoi ? Il serait juste... Normal ? Non, il y a eu tout ces discours - et ce dédain devant la menace qu'elle représentait à la base - qui changent la donne. Peut-être... que ses discours étaient adressés autant à elle qu'à lui. Qu'il voulait se convaincre d'être dans le juste. Un peu comme elle quand elle contemple son jardin secret. Un peu comme quand elle chasse les remords en se plongeant dans quelque oeuvre sanglante et abondante en détails. Se convaincre de ne pas avoir fait fausse route, même si on en a pas d'autre. Ce serait juste ça ? Si bête ? Non, il y a autre chose, elle en est sûre. Même si il y a cet éclat... Irritée contre elle-même, elle ramène brusquement la tête en arrière, se rappelant un instant trop tard qu'un mur, par définition, est dur.


_ T'aïe...

Sans raison, Naïs commence à rire, se tenant toujours la tête en massant la bosse qu'elle ne va pas manquer d'avoir. C'est si ridicule ! Bonjour la crédibilité... Les épaules de la jeune femme commencent à tressaillir alors qu'elle s'abandonne à son rire silencieux, étrangement sincère. Ses yeux se font inhabituellement lumineux. Et elle rit, la clown triste, elle rit encore et toujours, étrangement humaine pour une fois dans sa vie.
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MessageSujet: Re: Lonely Doll(s) [Kaemon]   Lonely Doll(s) [Kaemon] EmptyVen 24 Avr - 16:41

Etonnamment la musique se tut. Kaemon ferma les yeux et plaça sa tête dans le creux de ses mains. Baissant de ce fait sa garde. Si la jeune clown avait voulu le tuer, elle se serait déjà exécutée depuis longtemps. Ou peut-être, attendait-elle le moment opportun. Or, cet instant ne présentait aucun intérêt particulier. Un coup de couteau derrière l'oreille tout au mieux... Mais, avant même que le jeune homme n'est pu déterminer si oui ou non il était en danger, une main vint se poser sur son épaule droite et dans un geste appuyé, l'obligea à s'asseoir. Kaemon ouvrit les yeux et eut à peine le temps d'entrevoir la silhouette de Naïs que déjà elle quittait son champ de vision. Le jeune homme tendit l'oreille afin d'entendre le bruit de ses pas. Les bruits résonaient dans sa tête, ricochant contre les parois interne de son crâne, pour mourir dans une vibration stridente. Le jeune homme se sentait enfermé, impuissant... abandonné.
Cette ambiance suffocante lui rappellait l'hôpital pour jeune déglingoss mentaux où ses parents l'avaient envoyé lorsqu'il était gosse. C'était une sale bâtisse. Pleine de couloirs dans tous les sens. Par terre du carrelage, les talons y résonnaient comme autant de gilfes en plein visage. Sa chambre il l'a détestait! A peine quelques mêtres carrés de surperficie, un lit de fer, une table bancale et ces murs blancs qui lui donnaient le tourni. Les premiers jours il avait battu de ses poings ces quatre murs qui le retenaient enfermés puis peu à peu, la colère s'en était allée pour faire place à un terrible découragement qui l'avait laissé inutile et oublié. Seul avec ses pensées écorchées autant que son corps. Il ne pouvait même pas voir ce qu'il y avait derrière sa fenêtre, les vitres étaient teintées, ils avaient même pensé à cela les enfoirés! Il avait trop chaud, il ne trouvait plus d'air dans ce minuscule espace qu'on lui avait alloué. Ce n'était qu'un môme de quinze ans et déjà il y avait une immense rancoeur en lui, mêlée à une rage incontrôlable et à une tristesse sans fond. Ces abrutis de psy l'avaient gonflés de révolte et ils ne lui avaient même pas donné assez de calmants. De quel droit dirigeaient-ils un hôpital, eux qui ne savaient même pas doser, équilibrer leurs piqûres? Il se revoiyait, assis au bord du lit, sur son minuscule bord comme si il refusait de profiter de ce privilège qu'ils leur avaient donné avec désinvolture, il n'en voulait pas, qu'ils se les gardent leurs lits blancs, leurs murs exécrables, leurs tables de fer! Il n'avait rien fait du tout! Il n'était pas un violeur et encore moins un fou! Il n'était pas fou... n'est ce pas?! C'étaient eux les fous! Ils n'avaient pas l'air de se rendre compte de l'horreur qu'ils provoquaient! Comment n'avaient-il pas honte? Kaemon avait mille fois honte pour eux, il était meurtri de honte et de révolte. Ils poussaient leur satire burlesque à l'extrême, ils avaient des yeux menaçants et se complaisaient dans leur chantage dérisoire. La plupart du temps, les médecins de disaient rien, mais chacun de leur geste s'adressaient à un enfant qui ne pouvait plus réfléchir, à un enfant auquel on aurait retiré la raison. Ils voulaient donc que Kaemon se détesta, qu'il finisse par penser comme eux?! Et, c'était précisément à partir de ce moment là que le jeune homme avait choisi sa voie. Il avait su qu'il ne voulait pas être comme eux. N'importe quoi, mais pas comme eux. Le monde l'avait rejetté, il rejetait le monde. Les hommes étaient tous des traîtres; ses parents, Cho, ces écoeurants psycanalistes à la con!... Ils lui avaient tous prit son innoncence et ses illusions sans lui demander son avis, le laissant seul et désoeuvré. Il ne fallait pas qu'il prenne à son tour celles de Naïs, sous peine de devenir comme eux. Oui mais c'était tellement injuste... La vie est injuste, Kaemon ne cessait d'en avoir des preuves, chaques jours. Un soir, on avait oublié de fermer la porte de sa chambre à clef et le jeune homme s'était cassé. Il avait erré dans les rues, sans cesse et sans but, il avait fait du stop vers nul part et était devenu ce qu'il était aujourd'hui. Pas grand chose. Mais pas comme eux!
Un forme flou s'imposa dans le champ de vision voilé du jeune homme. Il rassembla avec peine ses esprits et apperçu une bouteille d'eau. Il leva lentement sa tête brûlante et ses yeux rencontrèrent ceux de Naïs. Cette dernière lui tendait une bouteille d'eau et un cachet. Un cachet!? Elle aussi le prenait pour un fou!? Elle allait le bourer de sédatifs et l'enfermer dans cette pièce jusqu'à ce qu'il s'avoue vaincu et accepte de se plier à son modèle!? Autant qu'elle le tue, il préférait milles fois la mort à la résignation. Qu'ils se le gardent leur monde pourri! Dans un geste faible, Kaemon s'emparra de bouteille et cachet. Le cachet il ne le prendrait certainement pas. Mais l'eau, il pourait toujours se la déverser sur la tête. Il regarda Naïs faire volte face et s'asseoir un peu plus loin. Puis, elle se mit à le fixer. Longuement. Qu'est ce qu'elle attendait?! Qu'il flanche, là, sous ses yeux. Certainement pas! A cet instant, elle lui faisait pensé à ces cons de psycologues qui se plantent devant toi et attendent que tu leur dise quelque chose. Mais, contre toutes attentes, Naïs se mit à rire. Fort. Très fort. Sans que Kaemon n'est pu réelement saisir pourquoi. C'était ça depuis le début avec elle. Le jeune homme n'arrivait pas à voir qui elle était. Une jeune femme soumise avec un soupçon de lucidité ou une jeune femme lucide avec une grande part de soumission. Se rendait elle compte, ou pas? Etait-elle bien dans sa peau, ou non? Mystère. Mot qui ne revenait pas souvent aux oreilles de Kaemon. Lui qui était d'ordinaire bien trop blasé pour être intrigué par quoi que ce soit. Un instant, il c'était dit que peut-être elle pouvait être comme lui, mais l'idée fut chassée aussi vite qu'elle lui était venue en tête. Non, non elle ne pouvait pas être semblable à lui, même un peu. Kaemon était tout seul, et cela depuis toujours. Il déposa bouteille et sachet d'eau à côté de lui et fouilla dans la poche de sa veste. Il en sortit le petit sachet d'héro qu'il avait précédement trouvé sous les volants d'une robe de poupées et fouilla de son autre main dans la poche de son jean. De là, il sortit une fine bande de papier et un briquet. Depuis le temps qu'il se droguait à l'héro, une si petite dose ne lui ferait pas grand chose. Juste assez pour noyer son mal de tête. Parfait. Le jeune homme ouvrit le sachet et déversa la poudre blanche sur la bande de papier. Ensuite, il place la flamme de son briquet sous la feuille et attend quelque instant que la poudre blanche se transforme en une petite pâte marron...
Kaemon tenait sa tête entre ses mains et observait les myriades de dessins microscopiques qui jouaient sur le parquet comme les pierres criardes des kaléidoscopes d'enfants. Le mal disparaît peu à peu. Ses doigts courant sur le parquet rencontrèrent le cachet que lui avait donné Naïs. Kaemon s'en saisit, le nicha dans le creu de sa pomme, ferma le poing et se leva. Il fit quelques pas en direction de la jeune femme et lui lança le cachet.
- Je n'suis pas fou!
Le jeune homme la défia du regard quelques instants. Se demandant toujours qui pouvait bien être cette femme aux cheveux couleur de feu portant ce chapeau qui lui ombrageait les yeux.
- Mais merde t'en a pas marre de rester enfermée!
Boureau? Victime... ? Oh et puis merde! Les hommes sont tous des traîtres, tous des cons et des fêlés, elle certainement pas moins que les autres! Agacé, Kaemon fit volte face et arpenta la pièce quelques instants avant de trouver ce qu'il cherchait. La porte par laquelle il était entré. Il se dirigea vers elle et l'ouvrit dans un geste précipité. Le jeune homme se trouvait à présent dans le couloir. Et maintenant?






Dernière édition par Kaemon Yamaguchi le Ven 24 Avr - 19:20, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Lonely Doll(s) [Kaemon]   Lonely Doll(s) [Kaemon] EmptyVen 24 Avr - 18:44

- Je n'suis pas fou !

Qu'est-ce que c'est? Pourquoi... pourquoi dit-il ça ? Qu'est-ce qu'elle a fait ? Qu'est-ce qu'elle a encore fait ? Pourquoi... pourquoi, lui aussi, il prend cette chose ? Cette chose qui sent si mauvais, qui rend les gens malades et qui faisait que Papa et Maman s'éloignaient ? Même les jolies pilules ne les perdaient pas comme ça... Mais ils avaient cessé de cesser de prendre les pilules aprés que le lapin blanc soit parti... elle s'en souvenait. Ils étaient tellement cruels, lorsqu'ils se réveillaient ! Ils se moquaient... ils l'accusaient... ils voulaient qu'elle fasse comme eux, et dés qu'elle avait refusé ils quittaient la maison. Et quand ils revenaient, ils avaient un peu d'argent... et beaucoup de cette chose. Elle ne rit plus, maintenant. Livide, elle fixe son regard sur l'homme en colère, cherchant à comprendre ce qu'elle a fait de mal. Et, piteuse, finie par baisser la tête. Contenir ses tremblements, cacher la douleur. Qu'est-ce qu'elle a fait de mal ? Elle voulait juste... l'aider. Et même ça, elle n'a pas pu le faire. Elle ne peut pas répliquer à ses arguments. Elle ne peut pas le tuer. Elle ne peut pas l'empêcher de prendre cette chose. Elle ne peut pas l'aider. Inutile. Comme à chaque fois... elle n'est bonne à rien, dés qu'on lui retire la chasse. Le cachet a roulé au sol, aprés avoir heurté son visage baissé. Elle n'a pas esquissé un mouvement. Laisser passer l'orage. Si elle fait ça, peut-être qu'ils feront comme avant ? Qu'ils recommenceront à l'embêter, et à prendre les pilules qui les mettent de bonne humeur lorsqu'ils se réveillent ?

Non. Elle n'est pas là... plus là-bas. C'est vrai. Ils sont morts. Sans s'en rendre compte, ou presque. Et elle... qu'est-ce qu'elle fait, au juste ? Elle vit ? Elle attend ? Elle tue ? Elle agonise ? Mensonges... elle a juste peur d'être seule, seule avec sa soif. Ici, il y en a d'autres comme elles. Pas autant, parfois moins, parfois plus. Certains joyeux, certains cruels ou manipulateurs, un ou deux tristes. Et elle. Ni triste, ni heureuse. Ni cruelle, ni compatissante. Null part. Partout. C'est épuisant. Des pas qui s'éloignent. Elle frissonne, alors que des pas s'éloignent. Seule, encore. Elle a la désagréable sensation que les ténèbres viennent encore d'épaissir. Dans son esprit, la lune se voile et disparaît peu à peu dans l'obscurité. Pas normal. Froid... Elle n'en peut plus, de rester consciente. Pourquoi lui pose t'on toujours des questions auxquelles elle ne peut pas répondre ? Ses poings se serrent convulsivement alors qu'elle baisse encore la tête. Impuissante. Son poing frappe le parquet. Fort. Elle ne sait même pas si Kaemon est encore dans la pièce ou non. Elle n'en peut plus... Comment cet homme a t'il pu détruire toutes ses barrières de la sorte ?!

_ Qu'est-ce que j'en sais, si j'en ai marre ! Qu'est-ce que j'en sais, des gens ! Qu'est-ce que j'en sais, de leur foutue morale ! Merde, j'en sais rien !! Alors laissez-moi ! Laissez-moi... j'en sais rien, de tout ça... laissez-moi... je veux juste pas avoir soif... je veux pas faire un massacre... laissez-moi... laissez-moi...

Si froid... Où est-elle donc ? Si noir... pas une lueur autour d'elle, pas un souffle d'air, pas un bruit. Ses yeux s'agitent en tous sens, alors que son poing continue à frapper le sol, spasmodiquement, la vibration et la douleur étant les seules choses dont elle garde conscience, au milieu de ce néant où elle erre. Elle ne sait même pas ce qu'elle recherche. A ses tremblements incontrôlables et à son état de prostration et de sensibilité extrême, un médecin aurait diagnostiquer une crise de nerfs, de celle qui vous lessivent et vous laissent complètement dégoûté de vous. Il n'y a pas de médecin. Il n'y a personne, comme toujours.
D'ordinaire, c'est elle qui brise les volontés, qui laisse les gens au bord de la mort, les observant avant de donner la petite impulsion qui les fera s'écraser. C'est elle qui étudie les manières de mourir et de tuer comme d'autres étudient les insectes. Et là, rien. Pas même un pantin.... Les digues ont cédé. Les images de chaque meurtre l'envahissent en flashs sans fin, contre lesquels elle ne peut se défendre. Visages. Cris. Regards. Fuites. Sang. Blessure. Et elle, toujours. Un rire étrange aux lèvres et le regard à chaque fois plus sombre. Au bord du ravin, chaque fois plus proche de la chûte. Tout ça pour le tuer. Tout ça pour détruire un être qui ne doit même pas se rappeler son existence. Pathétique...
Les flots se renforcent, l'entourent, l'enchaînent. Elle suffoque, et sombre lentement. Son poing saigne, maintenant, mais ne cesse pas pour autant d'heurter le sol. Destruction... Ses membres sont si lourds... Ses paupières s'abaissent et se relèvent, indécises. Son esprit lutte pour sortir de ces ténèbres qui l'étreignent, de ces flots qui détruisent tout, indomptables, terrifiants. Bien plus que le patron, combien même serait-il en colère ou sur le point de la tuer. Parce que ce qui l'envahit à cet instant même est normalement scellé bien à l'abri, en attendant qu'Il sorte enfin de sa cachette.

Las... si las... Naïs n'a même pas conscience de glisser sur le côté et s'affaisser au sol, son poing ensanglanté lançant des traits de feu dans son bras. Noir. Le rideau tombe. Fin de l'acte.
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