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 In my darkness, you're the one {Andréa}

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Anouk R. Ridgeway

Anouk R. Ridgeway


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MessageSujet: In my darkness, you're the one {Andréa}   In my darkness, you're the one {Andréa} EmptyJeu 13 Aoû - 16:03

    Anouk l'avait cherché toute la journée. Andréa, son fils, son disciple, son amant. Appelez ça comme vous voulez. Ce qui comptait pour elle, c'était la fascination qu'il exerçait sur elle, une attraction quasi morbide qu'elle recherchait nuit et jour. Et pourtant, il n'avait pas daigné montrer le bout de son nez. Ajoutez à cela le fait que la fille de Ticky n'aimait pas que ses petits jouets lui échappent et vous aurez compris pourquoi elle n'avait pas été de très bonne humeur de toute la journée. Légèrement préoccupée, totalement obsédée, elle n'avait même pas eu envie de se trouver une victime pour un petit jeu. Non. Pas sans lui. C'était toujours mieux avec lui. En désespoir de cause, elle avait erré dans l'espoir vain de trouver une distraction quelconque. Ou mieux, de le trouver. Et puis enfin, elle le sentit, au détour d'un couloir. Il était là, derrière cette porte. Elle s'en approcha, fébrile et posa ses mains dessus avant d'y appuyer la tête. Les yeux clos, elle resta un long moment collée contre cette porte, l'imaginant. Il marchait dans la chambre, comme souvent, comme s'il n'était qu'un lion coincé dans une cage exiguë. Et là, de dépit, il s'asseyait sur le lit dos à la porte... Ou plutôt non, il s'osait à regarder par la fenêtre le monde extérieur si laid. Celui-là même qu'il avait si hardiment voulu quitter, celui-là même dont elle l'avait libéré. Anouk eut un sourire puis prit une longue inspiration pour ouvrir les yeux et sortir de son songe. Elle fixa encore un instant la porte : c'était ce moment qu'elle préférait. Quand elle savait qu'elle allait le retrouver et laissait aller son imagination pour rejoindre peu à peu la réalité. Cet instant ô combien court qu'elle s'efforçait de faire durer jusqu'à ne plus pouvoir résister à l'envie de le retrouver, le voir, le toucher, le posséder. Enfin.

    D'un geste rapide, elle posa sa main sur la poignée. Ses sourcils se froncèrent, preuve qu'elle avait agi une fois de plus trop vite à son goût. Mais il était trop tard à présent, pas de marche arrière possible. Elle fit donc tourner la poignée le plus discrètement possible et se glissa dans la pièce. Inutile d'être aussi discrète avec lui, il devait l'avoir repérée depuis un bon moment mais c'était dans les habitudes d'Anouk. Les entrées en fanfare n'étaient pas franchement son genre, on l'aura compris. A sa grande surprise, elle le trouva à la fenêtre, debout en train de fixer le paysage pris dans le brouillard. A croire que Ticky parvenait à maîtriser les éléments pour rendre même les alentours hostiles à toute tentative de fuite. La clown sourit et s'approcha de lui jusqu'à poser une main dans son dos. Elle la fit alors glisser jusqu'à son épaule en regardant son petit manège avec fascination, elle souffla à Andréa :

    "Je te cherchais."

    Sa main glissa alors le long de son épaule puis sur son bras. Anouk, elle, prenait soin d'éviter de laisser son regard s'attarder sur le visage de son fils. Pas encore, du moins. Elle aimait prendre son temps et elle voulait de toute façon qu'il explique son absence. Ticky le lui avait répété mille et une fois : des disciples qui n'étaient pas dociles, c'était plus inutile qu'autre chose. Voire dangereux.
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Andréa Abberline
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MessageSujet: Re: In my darkness, you're the one {Andréa}   In my darkness, you're the one {Andréa} EmptyDim 16 Aoû - 19:06

    Le visage ailleurs, le regard perdu. Andréa était et restera un rêveur. Un psychotique rêveur qui ne cesse de se plonger dans un songe incompréhensible et futile. Au dehors, tout semblait plus calme, plus paisible. Un pas dans cette brume lui suffirait, juste pour quelque minute. Ou alors des heures. En vérité, il ne savait pas, il ne voulait plus réfléchir et se torturer l’esprit. Rester là. Inerte, comme une chimère toute droit sortie d’un comte de fées malsain. Une sorte de mort, encore en vie. Un fantôme pourtant visible. Une âme tout naturellement bannie. Soufflant finalement sur le carreau, il s’amusait à observer la condensation et se mit à y dessiner tel un enfant pervers ce qu’il n’osait prononcer tout haut. Personne ne viendrait de toutes manières le déranger. Aussi discret que l’ombre mauvaise, il s’était glissé toute la journée entre les mailles des filets qu’on lui tendait. C’est que par ici, le clown est un objet de foire. On ne se lasse pas de lui en faire voir, car chacun sait à quel point le bellâtre est un dégénéré névrosé. Splendide enfant de la fille de Ticky, la douce gamine n’aurait pu trouver meilleur spécimen. Ses yeux d’un bleu irisé fixent la buée, tandis que sa peau trop blanche parait miroiter à la lumière inexistante de l’endroit. Sage, calme, presque reposé. Il est seul, et semble distinguer en lui une superbe compagnie. Après tout, ne serait t’il pas capable de se satisfaire par son simple et humble non-être ?

    L’heure tourne, mais sa conscience ne voit pas défiler le temps, traitre allié. Passant une main sur son visage, était t’il en plein rêve ou n’est-ce qu’une effective réalité ? Soufflant de dépit, il s’échappe de la lucarne et vient faire les cents pas dans la pièce froide. Tournant en rond comme un félin enragé, son cerveau est sur le point d’éclater. En proie à une fiévreuse démence, il n’en peut plus. Hurler, crier jusqu’à s’arracher la gorge. Ne plus rien entendre à part le son de cette plainte violente. Mais rien. Le chaos l’enchaîne, et le fait se taire. Les doigts dans les poches, Andréa découvre un objet dissimulé. La mine intriguée et subitement excitée, ses pattes s’emparent de l’instrument et le font surgir à l’atmosphère dense. Un canif ? Le jeune homme ne se souvient pas en avoir déjà eu un auparavant. Un coup du clown, maître des lieux ? Peut être, qui sait. Une tentation de plus, le propriétaire sait où taper pour faire mal. Et puis aussi beaucoup de bien. Comme fasciné, le sale gamin observe le couteau sans jamais s'ennuyer. Appuyant sur le petit bouton incrusté au côté, la lame saute et vient langoureusement lécher son regard malade. Fine, luisante, parfaite. Comme une drogue, l’envie de se trancher les veines ressurgit en lui. Sentir la vie s’écouler entre ses mains, le froid s’infiltrer dans son organisme. Disparaître, s’enfoncer dans l’enfer d’une nuit.

    Se retournant, il s’assoit sur le lit. Levant la tête, il peut se voir. Lui, stupide insecte, dans un miroir amusé. Les larmes s’invitent dans ses yeux. Son sourire s’efface en un air triste. Pourquoi ne pas en finir tout de suite ? Maintenant ? Ici ? L’arme sur la gorge, peut-il recommencer ? Cette fois, il en est sûre, il ne ratera pas son geste. Avec un entrainement pareil, c’est tout bonnement impossible. Son bras retombe. Non. C’est trop dur. Son frère n’est plus aussi loin maintenant. Puis il y a cette fille, qui ne doit pas mourir. Et enfin. Il y a elle. Anouk.
      « Oh comme je la hais… »

    Vociférant une parole distraite. C’est pourtant cette sadique qui le tient en l’état actuel. Soit bien loin d’un quelconque lit d’hôpital. L’adolescente aliénée est son ange gardien. Et puis son cerbère. Dans un élan de colère, il balance l’objet au travers de la pièce. Lui échappant, le fer acéré déchire sa chaire, faisant apparaître la substance bien connue à l’odeur terriblement détestée. Crachant des injures, il ne prend pas la peine de passer sous l’eau la blessure. Il se fou des conséquences. Serrant le poing et faisant une grimace. Son visage harmonieux se tord en une expression de douleur. Le liquide s’écoule, zébrant son membre de rouge foncé.

    Un, deux, trois… L’horloge incendiaire continue sa course. Se relevant et évitant avec soin de ne laisser son regard vagabonder sur la glace. Le manège reprend. Andréa repart à sa place initiale. Le paysage qui s’offre à lui le modère et lui fait tout oublier. Ce tableau, c’est sa psyché. Il s‘y retrouve et ne souhaite que s‘y noyer. Soudain, un bruit brise le silence de l’instant. La démarche lascive et déterminée ne lui laisse rien de bon à présager. La voix de sa douce harpie siffle à son oreille. Le contact de sa peau avec la sienne immole tout son être. Son affirmation le fait tressaillir. N’est-ce pourtant pas logique ? Lui la fuyait. Mordant sa langue, non, il ne doit rien prononcer. Crispant ses doigts, voilà que la plaie béante ré-ouvre la cascade pourpre. Le sang s’égoutte sur le sol, mais la souffrance n’est plus là. La contrariété a pris son emplacement.
      -« Excuse-moi. J’étais occupé. »

    Parole plus stupide, il n’aurait pu trouver. Le regard encore et à jamais en direction du brouillard, il ne veut pas voir son beau visage. Ses tempes lui font mal, son pou tape lourdement dans ses bras. Plissant ses yeux dans l’intention de les souder. Rien à faire, la nature humaine n’est pas bien faite. Comme pris par un sentiment incompréhensible d’anxiété, il courbe l’échine et vient déposer un timide baiser sur sa joue.
      « Dis, tu m'aimes toujours ? Je suis le seul à compter pas vrai ?. »

    La fixant cette fois, voulant apercevoir sa réaction. Il lui offre en contentement, un sourire naïf et peut être hypocrite. Il a besoin de le savoir, sans comprendre pourquoi. Il a besoin de l'entendre, sans savoir pourquoi. Il ne dit de son côté jamais rien. Mais ça, elle le sait. Comme un enfant craignant l'abandon. Andréa est obsédé par cette créature aimée et pourtant tellement exécrée.
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Anouk R. Ridgeway

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MessageSujet: Re: In my darkness, you're the one {Andréa}   In my darkness, you're the one {Andréa} EmptyLun 31 Aoû - 21:02

    Alors que la main d'Anouk caressait le bras d'Andréa, elle sentit du liquide. Intriguée, elle fronça les sourcils en baissant les yeux. Son coeur loupa un battement ou deux. Du sang. Le sang d'Andréa. Ce genre de choses ne lui avait jamais posé aucun problème, bien au contraire. Elle se complaisait dans la mort depuis toujours ou presque et faire jaillir le sang était son quotidien. Mais pas celui-là. Celui-là, elle ne l'aimait pas. Il avait un goût amer : celui du pressentiment. Un mauvais pressentiment qu'elle ne parvenait pas à expliquer, pas à comprendre. Elle détestait ça. D'instinct, sa main s'éloigna du bras de son fils. Une réaction, une fois encore, qui lui ressemblait peu. Elle n'était pas une gamine qui tournait de l'oeil au moindre cri. Encore heureux, me direz-vous... Elle n'aimait pas cela, non vraiment pas. La voix d'Andréa la tira de ses pensées. Anouk leva les yeux vers lui, lui qui s'obstinait à regarder par la fenêtre, fixant le brouillard alentour. Elle fronça légèrement les sourcils alors que son regard s'assombrissait un peu. Occupé, c'est ça ? Il n'avait pas de meilleure réponse que ça ? La clown ne souffla pas un mot, cherchant à comprendre ce qu'il pouvait bien arriver à son amant. Et surtout, pourquoi le fait de ne pas tout savoir, tout comprendre, tout contrôler, la faisait presque perdre le contrôle ? Le baiser qu'il lui déposa sur la joue fit monter encore un peu plus le doute en elle. Il lui cachait quelque chose, elle en était sure. Aussi passa-t-elle outre sa question pour lui en retourner une autre :

    "Que se passe-t-il ?"

    Son ton ressemblait plus à celui d'un ordre qu'à celui d'une interrogation. Elle le fixa un instant dans les yeux comme s'il cherchait à le sonder, à comprendre. Tout son être ne souhaitait qu'une chose, une simple chose, une explication. Agaçant, enrageant, répugnant. Elle le repoussa et recula de quelques pas.

    "Qu'est-ce que tu me caches ?"

    Son ton s'était fait plus pressant, comme s'il était question de vie ou de mort. Elle aurait été prête à tout, absolument tout pourvu qu'il daigne lui répondre. Capable de tout et pourtant incapable de faire quoi que ce soit. Pourquoi ? Pourquoi parvenait-il à lui faire perdre son sang froid aussi facilement ? La voilà avec des préoccupations dignes d'une gamine égoïste et capricieuse. Non, ce n'était pas elle. Ce ne serait pas elle. Jamais. Jamais, jamais, jamais. Elle ne se reconnaissait plus. Elle baissa donc les yeux, c'était le meilleur moyen pour se reprendre, reprendre ses esprits, cesser de s'en faire pour ça. Il était sien. Elle l'avait fait, lui avait donné la vie. De ce fait, il lui appartenait. Il ne pouvait pas lui manquer de respect, lui désobéir, la tromper, la trahir. Non. Aucune raison de s'en faire à ce sujet. Oui, aucune.

    "Ce n'est pas grave..." murmura-t-elle.

    Oui, ce n'était pas grave, ça importait peu, au fond. Ce n'était que des détails, ça ne comptait pas. Elle s'approcha puis posa sa main sur son torse avant de la faire remonter lentement jusqu'à son épaule. Elle releva les yeux vers lui et vint caresser son visage doucement. Si elle l'aimait ? Bien sûr. Plus que tout. Elle l'aimait autant qu'elle aimait la mort. Elle se savait capable de passer sa vie à nourrir son amour pour lui, elle ne doutait pas une seule seconde que tout son être la pousserait toujours vers lui comme il le faisait en cet instant. Elle ne s'imaginait pas pouvoir un jour être face à lui sans sentir le besoin de détailler chacun de ses traits comme si elle voulait les marquer à jamais dans ses souvenirs. Cette attraction si irrésistible, incontrôlable, fatale, certainement. Le corps d'Anouk se colla encore un peu plus contre celui d'Andréa alors que ses yeux ne se détachait pas de lui. Elle voulait le posséder entièrement, là, maintenant. Mais elle attendait. Non pas parce qu'elle tentait de se contrôler. Ça, elle avait depuis longtemps oublié de le faire. Seulement, sentir chaque parcelle de son corps se contenir vainement était une sensation délicieuse. Et aujourd'hui, elle voulait en profiter un peu. Combien de temps ? Ça importait peu. Elle se mordit légèrement la lèvre inférieure pour tenter de se contenir encore mais ne mit pas longtemps à céder. Oubliant toute la délicatesse de son approche, elle se précipita pour prendre possession de ses lèvres. Encore et toujours. La même passion déchirante. Elle ne s'en lassait pas.
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MessageSujet: Re: In my darkness, you're the one {Andréa}   In my darkness, you're the one {Andréa} EmptyMar 1 Sep - 2:25

    Doucement, le silence avait été brisé par de plaintives demandes. La belle nymphe voulait des explications, exigeait des réponses. Requêtes auxquelles Andréa restait muet, comme à son habitude. Tel un enfant fragile, il demeurait là, immobile, à fixer cette mère dont il aimait chaque trait. Ce visage d’ange qu’il connaissait par cœur, et qu’il haïssait tellement. Comment pouvait t’elle avoir cette faculté incontrôlable à manipuler son attention ? Lui qui n’accordait que très peu d’importance aux êtres qui l’entouraient, voilà qu’il ne pouvait décidément plus détacher ses yeux d’un bleu glacé de ceux de la vénus au regard tout aussi transparent. Son sourire s’effaçant au rythme de ses paroles. Pourquoi s’évertuait t’elle à vouloir lui faire cracher d’infectes mots qui seraient immédiatement regrettées. Voulait t’elle qu’il la fasse souffrir ? Qu’il la détruise et s’en ravisse ? Non. Le dégénéré parfait en était persuadé. La fixant durement et exprimant une légère moue d’agacement. Voilà qu’elle le repoussait d‘un bref mouvement. Comme une déchirure, un coup de poignard qu’on lui enfonçait en pleine poitrine, Andréa était mort. Une fois de plus, elle venait de le tuer. Son pou tapant lourdement dans ses tempes, son crâne devait être sur le point d’exploser. Quelque pas en arrière, et sa proie s’était échappée de son emprise. Gémissant intérieurement, la douleur était aussi douce que violente. Serrant ses mains en deux poings compactes, le sang continuait furieusement de couler tandis que les sons sortant de la bouche de son aimée s’exaltaient dans l’air curieux. Les murs écoutant joyeusement la détresse de la pauvre demoiselle en prise avec une incompréhension soudaine. Jamais elle n’était ainsi en présence d’autre que lui. Andréa en ignorait la cause. Serait-ce un réel amour qu’elle lui portait ? A n’en point douter. Étrangement, il ne pouvait imaginer à quel point elle était à lui. Chaque jour nouveau le poussait à toujours plus la satisfaire. Car imaginait un seul instant vivre sans elle à ses côtés, était comme enlever ce doux venin qu’on injectait dans ses veines avides de souffrances et d’extases.

    Partie dans l’un de ses songes, il en avait oublié la dure réalité qui se profilait à l‘horizon. Une dispute, des hurlements tout au plus. Et après ? Peut être une réconciliation. Il la connaissait si bien qu’il devinait que l’inquiétude avait pris place dans son esprit sadique et agité. Avançant d’un pas, il se ravisait aussitôt. Ce n’était pas le bon moment. Anouk avait besoin de parler, de l’interroger, de percer l’abcès qui pourrissait ce corps malade. Cet organisme qu’Andréa ne discernait pas. Baissant finalement ses deux saphirs sur sa blessure. Le sang avait un pouvoir de fascination sur sa conscience étrangement instable. Le sien ou celui d’un autre, ça n’avait aucune importance. Cette substance était synonyme de vie. Lui, il ne désirait que la mort. Ramenant ses doigts sur la plaie et y appuyant comme pour se détendre ou serait-ce pour ne pas enrager ? L’ingénu détestait parler, encore plus si le principal sujet était son incompréhensible personne. Il voulait fuir, courir, partir au dehors de cette chambre et se réfugier dans l’ombre d’un coin de couloir. Oublier ce qu’il est, ce qu’il fait, ce qu’il prévoit d’affronter. Il la trompait, il jouait avec elle. Il ne lui voulait que du mal. Mais aussi tellement de bien. Pourquoi ne pas partir ensemble ? Loin de tout ça. Recommencer. Renaître d’une manière différente. Cette existence était inconcevable. Jamais Ticky ne laisserait filer sa fille chérie. C’était toutefois si beau, si idyllique, tellement éprouvant. Un nœud se forme dans sa gorge, voilà qu’il pressent la torture, monstrueuse maîtresse. Elle arrive sur son canasson enragé, et vient l’affliger. Inspirant profondément, il doit se calmer.

    Soudain, la voix de sa dose d’héroïne se met à virevolter dans l’atmosphère. A l’image de la symphonie de sa vie, elle pardonne son mutisme. a-t-elle seulement le choix ? Le clown avance à nouveau. Andréa attend, mais son visage n’est plus aussi froid qu’auparavant. Avec timidité, il s’est peu à peu ouvert et apaisé. On ne lit plus de la contrariété sur le minois de son bel ange. Qu’elle glisse sur son torse, qu’elle s’agrippe à sa nuque. Qu’elle lui promette de ne plus jamais s’en défaire. Finalement, la petite écervelée prend par surprise le dangereux névrosé. Plus vite qu’il ne l’avait espéré, voilà qu’elle fond dans ses bras, qu’elle goute à ses lèvres. Le contact est cuisant. L’échange paraît écorché la peau du bellâtre. Le souffle court, il n’arrive pas à résister à cette étreinte. Passant sa main intacte derrière le crâne de sa tendre moitié, il force cette dernière à toujours plus se confondre avec lui. Ca n’est pas suffisant. Il ne souhaite que se mélanger à elle. Entre le rejet et la pulsion bestiale. Il se nourrit de son odeur, de sa chaire, de son essence. Subitement, le tourbillon redouté se stoppe. Il ouvre ses yeux qui odieusement s’étaient fermés, et la force à le fixer en passant ses doigts autour de son cou. En appuyant, Andréa avait la possibilité de lui ôter sa misérable existence. Une simple pression dans cette main malsaine tuerait Anouk, dans une lente agonie délicieusement jouissive.

      -  « Serais-tu prête à mourir pour moi ? Serais-tu capable de te tuer si je te le demander ? » Marquant une pause en penchant son visage aux traits envoutants, c’est un sale gosse pervers qui s’affiche sous le nez de sa tendre mère. « Dis moi maman, serais-tu apte à donner ta vie pour celui que tu as enfanté ? »

    Souriant finalement, de cette légère torsion de la bouche qui le rend aussi séduisant qu’effrayant. Cette chimère a le don de briser les plus beaux instants. Il est cette odieuse bête capable d’assassiner les plus magiques entreprises.

      - « Regarde, regarde ça maman. C’est de ta faute. C’est à cause de toi. Tu m‘y a poussé. »Lui mettant sous les yeux la meurtrissure de sa paume. La lame acérée y ayant laissé sa marque langoureusement. Morsure infecte et suintante. Andréa était autodestructeur, elle le savait aussi. Mais n’est-ce pas d’une ingéniosité subtilement morbide que d’élever cela à cette nouvelle dimension ?

    Sans même lui laisser l’opportunité de répondre, il baissait encore une fois son visage pour déposer furieusement un baiser volé en toute impunité. Attrapant son frêle corps, elle lui semblait n’être qu’un enchevêtrement de tissus qu’il jeta sur le lit. Situé au dessus d’elle, ses mains refermées sans ménagements sur ses bras pour l’empêcher de bouger. il l’observe comme un chien fou. Elle peut essayer de le repousser, il ne s’en rend pas compte. Il est perdu dans sa démence. Jusqu’à ce qu’il ressente la limite qu’il ne doit pas dépasser. Celle qu’il semble vouloir justement enfreindre. Non s’en est trop. Son sourire s’éteint. Il bascule et vient s’étendre sur le matelas. La figure figée, il se plonge dans la contemplation du plafond. Il ne dit plus un mot. Andréa retombe dans son silence. Ses pattes mortelles posées sur son torse, une tâche d’hémoglobine se forme sur sa chemise. Ca lui fait mal, il plisse les yeux. Il ne peut plus croiser le regard de son obsession. Anouk.
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Anouk R. Ridgeway

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MessageSujet: Re: In my darkness, you're the one {Andréa}   In my darkness, you're the one {Andréa} EmptyVen 4 Sep - 1:17

    Les lèvres d'Andréa, Anouk ne s'en lassait pas. Elles étaient comme la drogue qu'on sait nous rendre fou mais qu'on répudie à arrêter. Toujours sa passion dévorante la poussait vers elles, dans la douce illusion d'y trouver un moyen de s'apaiser à travers un baiser. Et pourtant, chaque baiser ravivait un peu plus cette passion, plongeant la clown au bord de l'ivresse. A chaque fois, elle redoutait de s'y brûler les ailes, d'y perdre une part d'elle. Chaque fois, elle en voulait plus. Encore. Le posséder, lui et lui seul. Se fondre en lui. Ne faire qu'un. Etre sienne. Mais tout ce manège fut stoppé par sa main. Posée sur sa gorge en elle ne savait quel signe de défi. D'humeur taquine, la fille de Ticky sourit en le fixant. Elle n'était pas aussi facilement impressionnable et n'était pas effrayée le moins du monde par la situation. Peut-être l'aurait-elle été si elle avait pu ne serait-ce que soupçonner une infime partie du débat interne qui secouait Andréa à chaque fois qu'il se trouvait face à elle. Mais son regard s'assombrit quand elle l'entendit. A quoi s'amusait-il au juste ? Le jeu n'était plus drôle, à son goût. Ou du moins, elle avait perdu l'excitation des corps pour se retrouver face au néant des mots. Anouk n'aimait pas parler. Les mots étaient toujours faux, on pouvait cacher bien des choses derrière. Mais pas derrière un geste, un regard, une attitude. Elle détestait les promesses, elles étaient souvent vides et creuses.

    Elle le fixa un instant, sans répondre. Il n'y avait rien à dire. Elle l'avait créé et à ce titre, elle seule pourrait le défaire. Ticky l'avait faite, elle. Il l'avait libérée de la souffrance, de la misère, de la noirceur du monde. Il l'avait complétée quand on la rejetait. Lui seul pourrait exiger qu'elle renonce à la vie, certainement pas Andréa. Son fils l'ignorait-il ? On ne jouait pas avec la mort. Il ne fallait pas parler d'elle sans saisir toute l'ampleur des mots qu'on utilisait. Et Anouk détestait quand Andréa parlait de la mort de la sorte. Alors, quand il l'accusa de sa blessure, la clown sentit la colère monter en elle. Ne lui avait-elle pas dit que nul ne pourrait juger de sa propre mort ? C'était un absurde non-sens que de vouloir s'ôter la vie. C'était se donner un rôle qu'on n'avait pas. C'était interdit, absolument interdit. Avant de lui laisser le temps de répliquer, les lèvres de son fils se plaquent sur les siennes. Un baiser bien loin d'apaiser sa colère. Bien au contraire. Tout au mieux recule-t-il l'échéance de quelques misérables secondes. Ne lui laissant pas l'occasion de se débattre, il la jette sur le lit, la dominant totalement. Anouk l'observe et tente de se défaire de son emprise pendant quelques secondes avant d'éclater de rire. Il pouvait lui faire ce qu'il voulait, elle n'était pas une des pauvres victimes qu'elle lui avait appris à faire souffrir de bien des manières. Elle aurait sûrement pu deviner chacun de ses gestes mais il semblait mu par une folie nouvelle. Elle le sentit se laisser retomber à ses côtés. Rongé par la culpabilité, le regret, sûrement. Le genre de choses qu'elle-même avait du mal à comprendre. Parfois, il était si humain qu'elle avait peur qu'il lui échappe. Elle riait encore, se fichant peu des états d'âme d'Andréa, se calmant peu à peu. Puis le silence retomba.

    "Idiot"

    Ses mots avaient claqué dans l'air. Secs, froids, sans appel. Elle tourna la tête vers lui avant de se redresser. Elle le fixa un instant sans rien ajouter avant de venir se mettre à califourchon sur lui, le forçant à la regarder. Il avait mené le jeu, dicté ses règles. Bien. Maintenant, c'était à son tour et elle n'était pas d'humeur joyeuse. La colère lui montait à la tête et elle était bien décidée à lui faire payer son affront.

    "Qu'est-ce que tu veux au juste ? Mourir ?"

    Sa main alla chercher instinctivement dans sa poche le couteau qui lui servait de compagnon aujourd'hui. S'il y avait une personne dans cette pièce qui pouvait lui ôter la vie, c'était elle. Pas lui. Il était aisé de défaire ce qu'on avait fait, que s'imaginait-il ? Qu'il pourrait tenir les rênes, mener le jeu sous prétexte qu'elle l'aimait ? La démence d'Anouk ne souffrait d'aucune contrariété quand il s'agissait de son territoire et Andréa venait de franchir la dangereuse limite qui le préservait jusque là. En un éclair, les yeux de la clown détaillèrent tour à tour la lame de son arme et le visage de son fils. Elle approcha la lame de la gorge de son fils, son regard ancré dans le sien. Les dents serrées, elle lâcha dans un souffle :

    "Mourir par ma faute ? Bien, un seul mot et je m'exécute..."

    La tension était palpable. Anouk, parfaitement immobile, guettait le moindre mot, le moindre geste, attentive à chaque respiration de son amant. Aveuglée par la colère qu'il avait fait naître en elle, elle était dangereusement déterminée. Pourtant, l'espace d'une seconde, sa main trembla, sa lame faiblit. Une seule seconde, une seule. Andréa. Sa seule faiblesse. Sa plus grande faiblesse. Il ne fallait pas qu'il la quitte. Il ne fallait pas qu'il s'en aille. Dieu comme elle l'aimait ! A un tel point qu'elle n'exécuterait jamais sa menace, même s'il lui demandait. A un tel point qu'elle n'était plus sure qu'au fond, elle n'était pas prête à mourir pour lui. Mais ni lui ni personne ne devait le soupçonner, jamais.


[Oh Gosh, c'est VASEUX -_-]
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