Clowns Are NOT Funny !
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 Parce que traîner à la bibliothèque, ça fait genre (LIBRE)

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Anouk R. Ridgeway

Anouk R. Ridgeway


Tickyness : 619

Topic : BUSY
Ticky ? : You're my master !

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MessageSujet: Parce que traîner à la bibliothèque, ça fait genre (LIBRE)   Parce que traîner à la bibliothèque, ça fait genre (LIBRE) EmptyJeu 14 Mai - 0:22

    Passer inaperçue. Voilà la dure tâche qu'on lui avait donné. Par "on" comprenez Ticky, le seul, l'unique. Son père, son maître. Malgré tout l'amour qu'elle portait à son père, toute la dévotion qu'elle avait pour lui, elle avait du mal à bien s'adapter à sa mission. Certes, celle-ci promettait une bonne dose d'amusement à plus ou moins brève échéance. Ceci signifiait une bonne dose de souffrances, pleurs, cris voire sang. Anouk, puisqu'on l'appelait ainsi en ce moment, sourit légèrement, se réjouissant par avance de tout cela. La jeune femme connaissait parfaitement bien le manoir, chose somme toute normale puisqu'elle y vivait depuis quelques temps déjà. Elle connaissait des passages secrets que personne ne soupçonnait et s'amusait ainsi à apparaître et disparaître à sa guise, chose qui suffisait déjà à en terroriser certains. Elle les trouvait pitoyables, tout simplement. Ils étaient si faibles, si frêles, si insouciants même quand ils se croyaient forts et sûrs d'eux. Pathétiques. Et elle devait se fondre dans la masse. Elle avait du mal aussi on la croyait mystérieuse, insaisissable, surprenante. Mais Anouk était surtout dangereuse. Surtout quand elle s'ennuyait.

    Et là, elle s'ennuyait. A mourir. Aucun de ses jouets préférés ne s'étaient montrés. A croire qu'ils l'évitaient. Pourquoi donc ? Elle se montrait pourtant si gentille avec eux... S'ils savaient ce que c'était quand elle était mauvaise. Anouk avait erré un moment puis était restée dans sa chambre. Elle avait fumé pendant un moment, perdue dans ses pensées, comme elle l'était toujours lorsqu'elle était contrariée. Des pensées mornes traînaient dans son esprit et rien ne parvenait véritablement à les chasser, surtout pas quelque chose d'aussi peu fort que la cigarette. La jeune femme soupira après un moment à rester seule ainsi et sortit de son trou.

    Elle avait une idée très précise de l'endroit où elle voulait se rendre. Elle connaissait presque tous les secrets de ce manoir. Oui, presque, parce qu'il y avait toujours une possibilité que même son père veuille lui réserver quelques surprises. Toujours était-il qu'elle savait où trouver quelque chose qui pourrait la griser suffisamment pour lui donner meilleure humeur. Elle traversa donc le couloir, ouvrit une porte derrière une tapisserie et déboucha au quatrième étage. De là, elle se rendit directement à la bibliothèque.

    Il y avait relativement peu de monde dans cet endroit. C'était fort dommage, tout de même, c'était une des pièces les plus intéressantes du manoir de Ticky. Enfin, bien sûr, tout dépendait de ce qu'on recherchait, aussi. Mais en cet instant, Anouk avait décidé que la bibliothèque était son lieu préféré. Même si elle fit une légère moue de déception quand elle vit cet endroit désert, elle devait avouer qu'elle appréciait qu'il n'y ait personne. Au moins, personne ne risquerait de la déranger voire, pire chose qui pourrait arriver, l'agacer et la mettre de plus mauvaise humeur qu'elle ne l'était déjà. Elle commença donc à parcourir les allées, visiblement à la recherche de quelque chose de bien précis.
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MessageSujet: Re: Parce que traîner à la bibliothèque, ça fait genre (LIBRE)   Parce que traîner à la bibliothèque, ça fait genre (LIBRE) EmptyDim 17 Mai - 19:51

Si ennuyeux... si, si, si inintéressants... Lequel d'entre eux peut prétendre déclencher en elle une obsession égale à celle qu'elle a pour le Lapin Blanc ? Lequel d'entre eux peut prétendre sortir vivant d'une rencontre avec elle ? Lequel, finalement, mérite la mort, mérite de quitter les souffrances du manoir, de se reposer un peu ? Aucun. Tous, ils sont là pour l'argent, la célébrité, le jeu... Un jeu qu'ils ont d'ores et déja deviné sanglant, sans échappatoire. Et chacun à leur façon, ils se délectent de cette atmosphère, Naïs n'en doutepas. Méritent-ils vraiment qu'elle se fasse plonger pour eux ? Valent-ils la peine qu'elle se déchire le coeur ? Non, sans doute pas. C'est peut-être pour cela qu'elle ne fait pas d'efforts particuliers non plus, se contentant de suivre le flux arythmique de ses envies. Ils ne valent pas la peine que les clowns se donnent à les traquer et les tuer.

Perdue dans ses réflexions ô combien étranges pour un clown, Naïs monte le large escalier, s'éloignant à chaque marche du commun des mortels, ces êtres qu'elle méprise et envie à la fois. Des moutons auraient été plus distrayants qu'eux, et auraient tout aussi bien apaiser sa soif de sang, de mort, de cris. Mieux, même. Un hurlement douloureux ou paniqué ne peut prétendre égaler l'étrange jouissance que procure le cri d'un animal sans défenses aucunes. C'est ainsi, dans l'étrange et merveilleux monde du clown triste, que les choses fonctionnent. Une éternelle insatisfaction. La mort qui apaise en faisant souffrir. La vie qui ennuie en amenant un peu d'espérance. La nuit, le jour, le temps, les gens... Rien ne parvient à la satisfaire. Toujours l'ombre d'un garçon et le bruit d'une porte claquée vient obscurcir ses émotions. Poison. La famille est un poison. Il faut qu'elle tue le dernier de la lignée si elle voulait un peu de paix.

Doucement, la clown pousse la porte de la bibliothèque, se glissant à l'intérieur avant de balayer ce qu'elle discerne de la pièce du regard. Il y a quelqu'un ici, un autre clown. Elle le sait, de même que son congénère doit avoir senti son arrivée grâce à cet étrange sens qu'ils possédent tous et qui leur permet de sentir si une pièce est vide ou non. Si l'on considère que l'instinct est le sixième sens, et est la clef pour penser qu'un être est plus évolué que la moyenne, eux ont atteint un degré supplémentaire sur l'échelle de l'évolution avec leurs sept sens. Naïs laisse un sourire fugitif jouer sur son visage avant de disparaître. Au moins, elle n'aurait pas besoin d'essuyer le sang sur ses lèvres, son menton et son cou. Elle n'a pas pu résister à l'envie de faire souffrir cet homme qui a murmuré qu'elle était un vampire en la voyant apparaître, silencieuse. Parfois, un meurtre soigné est affreusement sanglant. C'est le cas de celui qu'elle vient de commettre. Il l'a prise pour un vampire ? Elle l'a tué comme eux l'auraient fait, perçant sa gorge de ses dents et laissant le sang couler dans sa gorge. Machinalement, elle se lèche en se remémorant le goût métallique du sang dans sa bouche, sa chaleur et son épaisseur contre son palais. Pour une fois qu'elle n'a pas le moindre remords, elle s'autorise à s'en délecter au maximum.

Au détour d'un rayonnage, elle peut enfin poser ses yeux sur l'autre clown. En voilà une étrang erencontre... La fille de Ticky elle-même ! Tranquille, elle avance, le sol poussiéreux gardant l'empreinte de ses orteils et de la plante de ses pieds. C'est peut-être la moindre de ses excentricités, cette manie qu'elle a d'errer pieds nus, allant parfois jusqu'à tenir une paire de chaussures à la main alors qu'elle déteste en mettre. C'est si ridiculement bruyant, ces objets... Un sourire chargé d'ironie aux lèvres, Naïs s'incline dans une parfaite révérence, relevant légèrement les pans de sa robe blanche tâchée de sang.

_ Majesté...

Elle n'a jamais failli à sa réputation d'excentrique. Il n'a bien qu'elle pour s'adresser à la fille de leur maître de cette façon, et pour faire ds révérences alors qu'elle est encore barbouillée de sang. Elle ne faillira pas aujourd'hui. Il est si drôle d'être objet de réflexions, d'énervement et de plans pour deviner l'ampleur réelle de sa folie et son sadisme...
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Anouk R. Ridgeway

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MessageSujet: Re: Parce que traîner à la bibliothèque, ça fait genre (LIBRE)   Parce que traîner à la bibliothèque, ça fait genre (LIBRE) EmptyDim 17 Mai - 21:52

    Anouk parcourait les rayonnages de la bibliothèque, sortant parfois des livres pour vérifier ce qu'il y avait derrière, en ouvrant d'autres parfois, non pas pour les feuilleter mais simplement pour vérifier s'il n'y avait pas quelque chose à l'intérieur. Après une minute à peine de recherches, elle entendit la porte de la bibliothèque s'ouvrir. Discrètement, imperceptiblement même pour n'importe qui, mais Anouk, elle, l'avait entendu et même senti. Mais elle ne sembla ni perturbée ni intéressée par ce fait. Peu importait qui avait pu entrer ici. Du moins, elle pensa cela jusqu'à ce qu'elle sente autre chose, plus intéressant. Il s'agissait là d'un clown, un de ses compères. Un sourire illumina son visage. Ce clown savait sûrement aussi qu'elle arpentait cette pièce et la trouverait certainement. Bien ! Comme on dit, plus on est de fous, plus on rit, n'est-ce pas ?

    Tout en continuant sa fouille, Anouk se demanda qui elle aurait bien voulu voir apparaître. Son père ? Elle n'osait même pas y songer, il ne viendrait pas ici, elle en était presque certaine. Son disciple ? Elle jubila intérieurement en pensant qu'il pourrait venir à elle. Mais elle s'arrêta aussitôt : depuis peu, il semblait s'éloigner d'elle. La jeune femme fronça légèrement les sourcils : il fallait qu'elle remédie à cela, elle avait bien trop besoin de lui, elle l'aimait tellement. Mais elle fut tirée de ses songes par une voix féminine, toute à l'opposée de celle de son fils. La clown se tourna et découvrit une Naïs qui la saluait par une révérence. Cette jeune femme agissait toujours ainsi avec elle, à la traiter comme si elle était leur reine à tous. A croire qu'elle avait quelque chose à se reprocher en étant trop polie pour être honnête. Mais non, pas le moins du monde, elle était bien dévouée corps et âme à Ticky. Alors, Anouk avait fini pas se faire à son attitude. D'ailleurs, elle avait même fini par apprécier cela. La jeune femme sourit donc et lança gaiement :

    "Ah ! Naïs. Tu tombes bien."

    Elle s'arrêta net, voyant l'état dans lequel était la clown. Une robe blanche, si blanche, tachée de rouge. Pas n'importe quel rouge, non, ce rouge si particulier, si vif et si profond en même temps et qui brunissait si vite. Du sang. Naïs en avait partout sur elle. Ses lèvres, sa bouche, son menton, son cou, le début de son torse, sa robe. Anouk entrouvrit la bouche et la fixa un instant, totalement hypnotisée. Elle s'avança vers elle, doucement comme si elle craignait de briser cet instant si précieux en voulant aller trop vite. Elle parvint à l'atteindre, ses yeux plongés dans ceux de la clown ensanglantée. Ses yeux descendirent ensuite pour s'attarder sur sa peau si pâle et si douce. Avec une extrême prudence, Anouk leva la main pour venir effleurer la joue de Naïs. Elle osait à peine respirer, de peur de tout gâcher, de gâcher cette beauté transcendante que constituait Naïs en cet instant à ses yeux. Les doigts de la fille de Ticky descendirent doucement pour caresser lentement les lèvres de la jeune femme, ses lèvres tendrement rosées mais qui étaient encore légèrement rougies par le sang qui y avait coulé il y a peu. Ses doigts coururent ainsi en dessinant les courbes de sa bouche. Elle voulait la posséder, cette bouche, tout comme sa peau, ses yeux, ses cheveux bruns légèrement bouclés, son doux parfum, le sang qui la rendait encore plus rayonnante. Anouk s'approcha un peu plus d'elle, presque dangereusement. Elle sentait son souffle chaud contre son visage, sentait l'odeur enivrante du sang et fronça légèrement les sourcils avant de souffler doucement. Ses doigts descendirent pour passer sur son menton. Le sang avait déjà commencé à sécher et ne marqua pas le bout de ses doigts. Tant pis. Anouk souffla avec difficulté :

    "Tu es belle, Naïs..."

    Elle releva ses yeux pour replonger à nouveau dans les siens, lâchant un léger sourire.
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MessageSujet: Re: Parce que traîner à la bibliothèque, ça fait genre (LIBRE)   Parce que traîner à la bibliothèque, ça fait genre (LIBRE) EmptyLun 18 Mai - 0:11

Immobile, Naïs observe tranquillement Anouk l'observer, comme fascinée. Elle sait l'effet étrange que le sang sur son corps et son visage produit. Elle s'est observé assez souvent dans le miroir aprés un meurtre pour connaître la fascination que peut faire naître le contraste entre sa peau laiteuse et les nuances vives et ternes à la fois du sang, le côté hypnotique de la déclinaison qui s'opère entre ses boucles rousses et le rouge du fluide vital. Mais elle ne trouve pas ça beau pour autant. Fascinant, hypnotique, tentateur, oui. Pas beau. Ce qui est beau, c'est la Mort. Et elle n'est pas inscrite sur ses traits, malgré ce sang qui la couvre, qui est encore humide sur sa robe et dont quelques gouttes perlent au bout de ses cils - son sens de la mise en scène ne s'est pas trouvé en défaut. Mais elle goûte la fascination de la Princesse du Manoir, de la fille de leur Maître. Elle est flatteuse, et si rare... Les deux clowns sont parfaitement différentes, ne fut-ce que dans leurs physiques et leur relation au Maître.

La jeune femme ne peut s'empêcher de souffler doucement lorsqu'elle sent le souffle de celle qu'elle pourrait presque considérer comme leur maîtresse se mêler au sien, lui laissant à sentir l'odeur de sang dont elle est chargée, plus pure que celle qui émane de son corps et son léger vêtement. C'est l'odeur d'un sang que l'on a savouré à sa juste valeur, dont l'on s'est délecté. Une odeur que la clown considère comme bien plus enivrante. L'odeur d'une mort, et non l'odeur d'une vie. Ou alors, l'odeur d'une vie qui s'est évaporée dans les airs, parce que l'inconstante Lune a eu envie d'une marée sanglante. Doucement, Naïs presse le tissu de sa robe autrefois virginale, teintant légèrement ses doigts de sang frais avant de les présenter à sa compagne. Elle a envie de goûter à sa victime, elle le sent. Et cela lui fait envie aussi. Quelqu'un d'extérieur aurait peut-être trouvé un érotisme trouble à la scène : l'esprit humain est ainsi fait. Pour elle, il s'agit plus d'une impulsion. Comme d'habitude.

_ Cet imbécile m'a pris pour une vampire... je me suis gardée de le détromper avant que ne vienne le moment où son souffle a disparu entre mes lèvres. Sa stupeur était ennuyeuse à voir... tant de larmes... c'était bien la seule chose intéressante qu'il avait, ses larmes. Mais je ne suis pas belle, Majesté. Vous, vous l'êtes. Vous n'avez pas besoin d'être couverte de sang pour l'être. La Mort est inscrite dans vos traits, et je l'admire entre toutes. Ceux qui ne la perçoivent pas ne méritent que la mort.

Etrange comme elle parvient à faire sentir la nuance qu'elle établit depuis toujours entre la Mort et la mort sans changer l'intonation et le rythme de sa voix. Un sourire semble glisser sur son visage, alos même que ses lèvres restent immobiles. Oui, Anouk est bien plus belle qu'elle. Mais c'est normal, elle est la fille de leur Seigneur. Elle a grandi au contact de la Mort elle-même, alors que Naïs a simplement grandi avec la Lune, qui observe la Mort sans pouvoir jamais l'atteindre. Son destin est une lutte perdue d'avance, elle est Sisyphe réincarné, poussant la si lourde pierre de l'Inconstance et de la Vengeance, sans jamais pouvoir se reposer ni la poser un instant, ne pouvant que la pousser au sommet puis la voir glisser au bas de la montagne selon un schème éternel. Sa naissance a blasphémé les dieux, ils l'ont punie. Mais elle se rebellera éternellement contre le destin qu'ils lui ont tissé. Elle a commencé en tuant ses parents, continué en entrant au service du Maître du Manoir. Elle continuera encore en tuant son frère, le traître Caïn. Elle n'est pas Abel. Elle sera un second Caïn. Le mythe ne se répétera pas, elle restera là, insaisissable, éphémère. Papillon de nuit qui ne vole jamais si bien que le jour, contradiction vivante qui ne se contredit jamais. Eternelle, même une fois morte. Elle est la Dame Blanche aux joues marbrées de noir, au corps tâchée de sang. Elle est Naïs, clown triste, clown enchainé au malheur n'aspirant qu'au bonheur. Cela lui convient. Son bonheur tire sa source de ce que d'aucun verrait comme malheur. Elle n'est pas Cosette, escalve d'un Thénardier. Le seul Thénardier, c'est la Vie, le Destin, les Dieux moqueurs et ivrognes. Pour elle, Ticky est Jean Valjean. Elle ne veut pas de Marius. Et chasse le visage aux cheveux clairs qui plane un instant dans son esprit. Non. Il n'est rien, ne doit être rien.

_ Comment le trouvez-vous, Majesté ?

Elle, elle s'est délectée de son sang. Il avait goût de peur, de trahison, d'impuissance... et de lâcheté. N'a t'il pas poussé sa compagne vers elle ? Elle l'a laissée fuir. Seul l'homme l'intéressait. Des pommettes hautes, des joues un peu creuses. Des yeux bleus-gris. Pour son malheur, il ressemblait vaguement au Lapin Blanc. C'est sand oute pour ça qu'elle ne regrette pas. Tous les gens comme son frère doivent mourir. C'est sa Loi, et elle veillera à l'appliquer. Alors qu'elle cligne des yeux, une des larmes sanglantes accrochées à ses cils se détache et coule le long de sa joue, insultante larme qui barre son tatouage. Si tentatrice, avec son brillant de sang encore tiède. En la sentant sur sa peau, Naïs sourit doucement et se passe la langue sur les lèvres, s'imprégnant davantage du goût métallique. Ses dents pointues ont encore un léger éclat rougeâtre.
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Anouk R. Ridgeway

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MessageSujet: Re: Parce que traîner à la bibliothèque, ça fait genre (LIBRE)   Parce que traîner à la bibliothèque, ça fait genre (LIBRE) EmptyVen 12 Juin - 1:58

    Les yeux de Naïs. Anouk n'avait jamais vraiment eu l'occasion d'y plonger son regard, pas d'une manière aussi intense en tout cas. Elle n'avait jamais ressenti cette envie dévorante de s'emparer de la poupée ensanglantée qu'était la clown en cet instant. Un magnétisme fort qu'elle ressentait pour certaines victimes au moment de les achever et qu'elle ressentait pour sa création, son fils. Elle n'avait pourtant pas créé Naïs, elle s'était ouverte toute seule à la mort. Elle ne comptait pas non plus la voir pousser son dernier souffle, même si le repos éternel aurait pu la rendre encore plus belle qu'elle ne l'était. Alors Anouk, ne comprenant pas cet état de fait, trouvait refuge dans le bleu profond des yeux de celle qui se tenait face à elle. Elle avait été élevée dans l'indifférence, la peur et la tristesse. Son père l'avait libérée de cette prison, lui apprenant du coup à donner la mort, libérer les hommes de cette peur, de cette souffrance, de leur abominable condition de larve. Anouk s'approcha un peu de la clown, comme si parvenir à toucher chaque parcelle de son corps la ferait devenir elle. La fille de Ticky voulait être maître de chaque situation. Loin de jalouser Naïse d'avoir pu tuer un des joueurs, elle était dévorée par l'envie impérieuse d'être à sa place. Elle voulait que ces gouttes de sang dégoulinent le long de ses propres joues, que ses lèvres soient elle-même teintées de rouge, que ses vêtements soient mouillés par ce liquide. L'odeur de sang lui montait à la tête, éveillant en elle des envies meurtrières. Elle fronça légèrement les sourcils et entrouvrit les lèvres pour y passer la langue doucement. La jeune femme mourrait d'en savoir plus sur tout ce qui avait pu se passer, que Naïs lui en dise plus sur sa victime ou même, mieux, qu'elle lui montre la scène. Elle voulait faire sien le meurtre de la clown, lisant à travers d'elle ce qu'elle avait fait plus tôt. Un meurtre, comme l'aurait appelé tout être normalement constitué. Anouk, elle, ne pensait qu'à la beauté de la scène, qu'au souffle de vie s'échappant et rendant du même coup sa propre existence plus délectable. Et, comme si Naïs lisait dans ses pensées, c'est cet instant là qu'elle choisit pour briser le silence, lui expliquant pourquoi elle était couverte de ce sang.

    La fille de Ticky détacha alors enfin son regard du sien et remarqua les doigts couverts d'un sang encore rouge vif qu'elle lui tendait. Elle ne put retenir un sourire et regarda un instant Naïs avant de laisser sa main glisser sur la sienne pour l'amener délicatement à sa bouche. C'était fou de voir à quel point Anouk pouvait sembler douce et fragile un instant puis démente et psychotique l'instant d'après. Quiconque aurait pu l'interrompre à ce moment aurait certainement goûté sa colère mais fort heureusement, rien ni personne ne l'empêcha de passer sa langue sur les doigts de la clown afin d'y lécher le liquide rouge. Le goût légèrement métallisé envahit sa bouche et l'enivra, la poussant à s'en délecter plus encore. Une fois qu'elle eut fini cette dégustation, elle relâcha la main de Naïs et releva les yeux vers elle avant de lui sourire. Le sourire d'Anouk était toujours le même : un de ces sourires énigmatiques dont on ne savait trop s'il était désinvolte, narquois, amusé par la situation ou moqueur. Tout et rien de tout cela à la fois. Elle lui répondit alors dans un souffle :

    "Parfait."

    Elle se voyait elle-même mettre fin à la vie de cet homme. Peu importait son visage, peu importait son âge ou sa situation sociale. Tout le monde était égal face à la souffrance, plus encore face à la mort. Elle ne l'aurait peut-être pas tué de la même manière que Naïs mais sentir le goût de ce sang lui donnait l'impression de l'avoir fait. Les images défilaient déjà dans son esprit d'ailleurs. Aussi ce sang ne pouvait-il point être plus délectable. Parfait était donc le mot idéal pour le décrire. Un autre aurait gâché ce sentiment, sonnant certainement bien trop faux pour être exact. Elle sourit une nouvelle fois en voyant une larme de sang couler le long de la joue de la clown. Comme pour tenter de revenir à la réalité, Anouk lui demanda alors doucement :

    "Que viens-tu faire ici, Naïs ?"

    Elle fronça légèrement les sourcils. Au fond, est-ce que la raison de sa venue importait à la demoiselle ? Rien n'était moins sûr... Mais en même temps, y avait-il quelque chose qui importait à Anouk ? En attendant sa réponse, elle s'autorisa donc à suivre le parcours de la goutte de sang le long de sa joue du bout du doigt avant de l'amener à sa bouche, le suçant légèrement en fixant Naïs.
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MessageSujet: Re: Parce que traîner à la bibliothèque, ça fait genre (LIBRE)   Parce que traîner à la bibliothèque, ça fait genre (LIBRE) EmptyJeu 18 Juin - 18:17

Sans répondre à la question donnée, Naïs s'esquive, semblant glisser jusqu'au boût de la rangée de livres pour se saisir de l'un d'eux, l'ouvrant avec délicatesse pour parcourir son titre du bout des doigts, retraçant les lettres du bout de ses doigts rougis. Est-ce qu'elle sait ce qu'elle fait ici ? Et puis, de quel ici parle Anouk ? La bibliothèque ? Le Manoir ? Le pays ? Ou juste cette existence ? Un sourire malicieux glisse sur ses lèvres. Dans tous les cas, il n'y a pas de réponse. Une réponse serait donner la clef pour la comprendre. Et la clown ne veut pas être comprise. Puisqu'elle ne se cerne pas, elle ne laissera personne y parvenir.

_ J'erre.

On ne peut pas dire que c'est un mensonge : Naïs donne toujours l'impression de se déplacer sans savoir pourquoi, et a développé l'art d'ôter toute logique apparente à ses destinations. Que ce soit aller dans le labyrinthe parce qu'elle est lasse de voir les gens se perdre ou aller dans la salle aux poupées pour ne plus voir les pantins qui l'entourent. C'est sans doute pour ça qu'elle est au second étage, et pas à un autre où son sadisme se développerait différemment.
On ne peut pas dire non plus que c'est la vérité. Ca n'est finalement qu'une réponse, deux mots dépourvus de sens sitôt prononcés. Quoi de plus normal pour des mots...

_ Etre prise pour Lucie m'a quelque peu vexée.

Intriguée serait plus vrai. Lucie est blonde, douce, et quelqu'un tente de la tirer des griffes de Dracula. Et elle a une famille qui s'inquiète d'elle, et Dracula l'aime autant qu'elle l'aime, à sa manière de mortelle. Il n'y a rien de tel pour la clown qui relève distraitement ses boucles courtes, les ébourriffant du bout des doigts. Elle a oublié ce geste sitôt qu'il est achevé, et referme le livre pour le replacer sur son étagère avant de se rapprocher à nouveau de sa collègue et de se saisir d'un livre en bas de rayonnages, le tissu se tendant sur ses vertèbres qui saillent légèrement. Swinburne. Ce sera parfait pour se distraire ce soir, dans sa balancelle. Vivement elle le feuillette, piquant le stylet qui tombe dans ses cheveux ramassés difficilement. Il est facile de percer les secrets de la bibliothèque. Il suffit de ne pas réfléchir outre mesure au livre qu'on saisit, et de ne pas vouloir y trouver quelque chose pour ça se produise. Et c'est distrayant, pour autant que l'on s'ennuie.

_ Avez-vous jamais lu Dracula, Majesté ? Notre Seigneur a quelque semblance avec lui, bien qu'il soit dépourvu de ses faiblesses. Et Van Hellsing ainsi que ses compagnons ne peuvent qu'évoquer ces chers Rebelles, si naïfs qui pensent Le pousser à se révéler à eux pour autre chose que les anéantir.

La passion secrète de la clown est cela : reproduire les meurtres qu'elle trouve dans les livres, les tester et adapter. Elle est intimement que la clef du meurtre parfait, le moyen d'entrapercevoir la Mort est là. Doucement, elle sourit à la clown qui lui fait face, avant de tourner la tête vers la Grande Porte dissimulée à leurs yeux par les hauts rayonnages.

_ Il est regrettable qu'aucun jouet ne se présente. Ils manquent une occasion parfaite de s'amuser... Et nous en privent de même.

Naïs ne sait pas quand elle a commencé à avoir faim. Mais c'est maintenant le cas. Et elle n'a jamais eu la joie de chasser avec la fille du Seigneur. Alors, peut-être que la curiosit à alimenter son besoin de se confronter à la mort et au sang ?
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